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Ghaza: Pire génocide de l’Histoire !

À Ghaza, la famine a atteint des niveaux si dramatiques que les médecins, les journalistes et les travailleurs humanitaires s’effondrent littéralement dans l’exercice de leurs fonctions. 

Cette réalité glaçante, rapportée par Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, illustre l’ampleur d’une tragédie humanitaire sans précédent qui frappe l’enclave palestinienne depuis plus de vingt mois. « Personne n’est épargné : les personnes qui s’occupent des enfants à Ghaza ont également besoin de soins. Les médecins, les infirmières, les journalistes et les humanitaires ont faim », a déclaré Lazzarini lors d’un point de presse à Genève. « Nombreux sont ceux qui s’évanouissent à cause de la faim et de l’épuisement dans l’exercice de leurs fonctions, qu’il s’agisse de rapporter les atrocités ou d’alléger les souffrances. » Ce témoignage bouleversant révèle que même ceux qui tentent de sauver des vies ou d’informer le monde sur cette catastrophe humanitaire sont eux-mêmes victimes de la politique de famine délibérément orchestrée par l’occupation sioniste.

L’ambassadeur de Palestine en Algérie, Fayez Abu Aita, n’hésite pas à qualifier la situation de « pire génocide de l’histoire », soulignant que « la famine est devenue une nouvelle arme utilisée par l’occupant pour traquer les enfants, les femmes et les personnes âgées en Palestine ». Cette arme de destruction massive frappe avec une efficacité terrifiante : selon le Programme alimentaire mondial, un tiers de la population Ghazaouite n’a pas mangé depuis plusieurs jours d’affilée, tandis qu’un quart des habitants fait face à des conditions proches de la famine. Plus de 100.000 femmes et enfants souffrent désormais de malnutrition aiguë, chiffres qui témoignent d’une crise alimentaire atteignant « des niveaux de désespoir sans précédent », selon Ross Smith, directeur de la préparation et de la réponse aux urgences au PAM. La stratégie génocidaire de l’occupation ne se contente pas d’affamer la population : elle transforme l’aide humanitaire en piège mortel. Le soi-disant programme de distribution de la Fondation humanitaire de Ghaza constitue, rappelle Lazzarini, « un piège sadique » où « les tireurs d’élite ouvrent le feu au hasard sur les foules, comme s’ils avaient un permis de tuer ». Depuis l’ouverture de ces prétendus centres d’aide il y a près de deux mois, 1.000 Palestiniens ont été tués par balles réelles et attaques directes selon l’ambassadeur palestinien. Dimanche encore, plus d’une centaine de personnes ont trouvé la mort dans la région de Zikim, à la frontière de Beit Lahia, alors qu’elles attendaient simplement un sac de farine pour nourrir leurs enfants.

Cette instrumentalisation cynique de l’aide humanitaire s’inscrit dans une politique d’extermination systématique qui a déjà causé plus de 200.000 morts et blessés selon les autorités sanitaires palestiniennes, dont 59.106 martyrs et 142.511 blessés selon le dernier bilan officiel. Chaque jour apporte son lot d’horreurs nouvelles : mardi encore, 25 Palestiniens sont tombés en martyrs, dont 23 alors qu’ils attendaient des distributions d’aide alimentaire. L’aube de cette même journée a été marquée par un massacre dans le camp de réfugiés d’Al-Shati, où le bombardement de tentes abritant des déplacés a fait 16 victimes, dont des enfants et des femmes.

L’occupation sioniste déploie également une stratégie d’étouffement informationnel pour dissimuler ses crimes. Depuis le 7 octobre 2023, l’entité sioniste interdit à tous les journalistes internationaux d’entrer dans la bande de Ghaza, tandis qu’elle cible délibérément les reporters palestiniens sur le terrain. L’agence France Presse a lancé un cri d’alarme sans précédent, sa société de journalistes affirmant que « depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim ». L’agence prévient que « sans intervention immédiate, les derniers reporters de Ghaza vont mourir ». Cette indignation internationale tarde pourtant à se traduire en actions concrètes face à une machine de guerre qui s’attaque même aux infrastructures humanitaires. L’Organisation mondiale de la santé a dénoncé lundi les attaques sionistes contre la résidence de son personnel et son principal entrepôt à Deir el-Balah. Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’OMS, a révélé que des forces sionistes « sont entrées dans les locaux, forçant des femmes et des enfants à évacuer les lieux à pied » tandis que « le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d’une arme ».

Face à cette barbarie, l’ambassadeur Abu Aita interpelle directement « la conscience humaine » en posant cette question déchirante : « qui pourrait supporter une telle vie pendant des mois, voire quelques jours, alors que les habitants de Ghaza y sont contraints depuis des années ? ». Cette interrogation résonne comme un appel urgent à l’action internationale pour mettre fin à ce que les autorités palestiniennes qualifient de « violation flagrante de la morale, des chartes et des us internationaux ». Car à Ghaza, chaque jour qui passe voit des êtres humains s’effondrer littéralement sous le poids d’un génocide programmé, orchestré avec une cruauté méthodique qui défie l’entendement humain.

Lyes Saïdi

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