Algérie- Italie : Un partenariat stratégique dans le numérique
L’Algérie et l’Italie viennent de franchir une étape décisive dans leur coopération technologique.
Un mémorandum d’entente ambitieux a été signé à Rome entre le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, et son homologue italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, ouvrant la voie à une alliance stratégique dans les secteurs les plus innovants de l’économie numérique. Cette signature s’est déroulée dans le cadre de la visite officielle du président Abdelmadjid Tebboune en Italie, lors des travaux de la cinquième session du Sommet intergouvernemental algéro-italien de haut niveau. Le document signé dessine les contours d’un partenariat technologique d’envergure, centré sur « le développement de l’infrastructure des télécommunications, notamment en matière de bande passante internationale et de réseaux sous-marins internationaux ». Cette collaboration vise également « le développement des services postaux et de télécommunications au profit des citoyens des deux pays, et les mécanismes garantissant leur pérennité en toutes circonstances », selon le communiqué officiel du PTIC. L’accord prévoit aussi « l’optimisation des compétences des employés du secteur dans les deux pays, à travers l’organisation d’ateliers techniques et de sessions de formation pour les experts des deux parties ».
Au cœur de cette alliance figure le renforcement de la coopération bilatérale par « l’encouragement des partenariats entre les opérateurs dans le domaine des télécommunications, en vue de renforcer l’interconnexion internationale et les services de données mobiles, le cloud computing, ainsi que les solutions de la 5G et de l’Internet des objets ». Ces technologies de pointe représentent les piliers de l’économie numérique de demain, positionnant les deux pays en acteurs majeurs de la transformation digitale méditerranéenne.
L’accord ne néglige pas les enjeux sécuritaires cruciaux de l’ère numérique. Le mémorandum prévoit « le renforcement de la coopération dans certains domaines d’importance majeure dont la sécurité des données et la cybersécurité, la radiocommunication et la gestion du spectre des fréquences, ainsi que la promotion de l’innovation ». Cette dimension sécuritaire reflète les préoccupations contemporaines liées à la protection des infrastructures critiques et des données sensibles.
Lors de sa rencontre avec le ministre italien, Sid Ali Zerrouki a souligné « la profondeur des relations bilatérales entre l’Algérie et l’Italie, lesquelles connaissent aujourd’hui une mutation qualitative, passant d’un partenariat traditionnel à un partenariat d’avenir basé sur une vision commune et une feuille de route claire, afin de construire un avenir connecté, sécurisé et innovant ». Le ministre a également mis l’accent sur une vision géopolitique moderne, affirmant que « la souveraineté ne se limite plus aux territoires et aux frontières, mais s’étend aux données, aux infrastructures numériques et aux capacités technologiques ». Cette approche traduit une compréhension aiguë des enjeux stratégiques du XXIe siècle.
Pour Zerrouki, « les relations algéro-italiennes doivent s’ériger en modèle pionnier d’intégration numérique et de coopération technologique commune, dans le but de renforcer la souveraineté numérique des deux pays de manière à servir leurs intérêts stratégiques face aux mutations mondiales effrénées ». Cette déclaration positionne le partenariat comme un laboratoire d’innovation pour la coopération Sud-Nord en Méditerranée.
Au terme de la rencontre, le ministre des PTIC a affiché « son grand intérêt à réunir toutes les conditions nécessaires pour assurer la mise en œuvre et le suivi effectifs et méthodiques de la teneur du mémorandum », réaffirmant « l’engagement à prendre des mesures pratiques et concrètes pour concrétiser cette coopération sur le terrain, au mieux des deux pays ». Cette alliance technologique algéro-italienne s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération méditerranéenne, où les enjeux numériques deviennent déterminants pour l’avenir économique et géostratégique des nations.
Samir Benisid