Karim Zéribi annonce son départ de CNews
Karim Zéribi a annoncé lundi son départ de CNews après sept années de collaboration avec la chaîne du groupe Vincent Bolloré. Cette décision marque la fin d’une présence remarquée de cette voix pro-Ghaza et pro-Algérie dans le paysage audiovisuel français, où ses prises de position tranchaient souvent avec la ligne éditoriale dominante de la chaîne réputée proche de l’extrême droite. Dans un communiqué publié ce lundi, le fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne a officialisé sa rupture avec CNews en déclarant qu’il avait « décidé de mettre un terme à ma participation aux émissions de la chaîne CNews avec laquelle je n’effectuerai pas ma rentrée médiatique comme je le fais depuis plusieurs années maintenant à la fin du mois d’août ». Cette annonce intervient dans un contexte où les voix dissidentes peinent à trouver leur place dans un paysage médiatique français de plus en plus polarisé. Ancien député européen franco-algérien, Zéribi affirme partir sans « amertume », soulignant paradoxalement la « liberté de ton qui m’a été accordée dans mes interventions, et ce, malgré une ligne éditoriale que je n’ai jamais partagée ». Cette reconnaissance nuancée témoigne d’une certaine élégance dans la rupture, même si elle révèle les tensions sous-jacentes qui ont pu motiver ce départ. Durant ses années sur CNews, Karim Zéribi s’est particulièrement distingué par ses positions courageuses en faveur des Palestiniens et de Ghaza, n’hésitant pas à critiquer ouvertement le gouvernement israélien d’extrême droite de Benyamin Netanyahu et à dénoncer les actions militaires de l’occupation sioniste dans l’enclave palestinienne. Le chroniqueur reconnaît avoir « toujours exprimé avec sincérité et conviction » ses opinions, « y compris lorsque j’ai regretté un déséquilibre des plateaux sur les grands sujets d’actualité et de société ». Cette critique implicite de la composition des débats télévisés souligne les difficultés rencontrées par les voix alternatives dans l’audiovisuel français, où la diversité des opinions peine parfois à trouver sa place. Au-delà de ses positions sur le conflit israélo-palestinien, Zéribi était également l’une des rares voix dans l’espace médiatique français à défendre systématiquement l’Algérie et à plaider pour des relations franco-algériennes apaisées. Dans son parcours télévisuel, l’ancien député européen précise avoir travaillé comme « chroniqueur au sein du groupe Canal+, à la fois sur CNews et sur C8 (2019-2023), notamment dans l’émission Punchline sur CNews et Balance Ton Post, à laquelle j’ai contribué dès sa création sur C8, en proposant le concept initial à Cyril Hanouna ». Sans dévoiler les raisons précises de son départ, Karim Zéribi exprime sa volonté de « continuer à s’exprimer dans des espaces où la diversité des opinions n’est pas seulement tolérée, mais pleinement encouragée ». Cette déclaration d’intention suggère une recherche de nouveaux horizons médiatiques plus en phase avec ses convictions, dans un contexte où les médias alternatifs et les plateformes numériques offrent de nouvelles opportunités d’expression. Son parcours illustre les défis rencontrés par les personnalités médiatiques qui tentent de porter des voix différentes dans un paysage de plus en plus segmenté.
Hocine Fadheli
