Économie

Modernisation de la flotte d’Air Algérie : Le premier avion atterrira à Alger le 12 novembre

Le renouvellement de la flotte d’Air Algérie prend enfin forme. Le premier des 18 avions commandés depuis 2023 atterrira à Alger le 12 novembre prochain, marquant le début d’une transformation ambitieuse de la compagnie nationale qui vise à doubler ses destinations africaines d’ici 2028.

Le 12 novembre prochain, un Airbus A330-900 flambant neuf rejoindra la flotte de la compagnie nationale, donnant le coup d’envoi d’un programme de modernisation lancé en 2023. L’annonce a été faite mardi par le PDG Hamza Benhamouda, en marge de l’inauguration de la ligne Alger-N’Djamena à l’aéroport Houari-Boumediene. Trois autres appareils du même type sont attendus avant la fin 2025, suivis en 2026 par d’autres A330-900 et les premiers ATR 72-600 destinés à la nouvelle filiale Domestic Airlines, créée pour renforcer le réseau intérieur. À partir de 2027, les Boeing 737 Max-9 commenceront également à être livrés. Au total, le programme prévoit l’acquisition de 18 nouveaux appareils : huit Boeing 737 MAX-9, dix Airbus A330-900 (la commande initiale de huit ayant été récemment augmentée), et 16 ATR 72-600 pour le réseau domestique. « Plus nous renforcerons nos moyens, plus nous pourrons étendre notre réseau de manière ordonnée et efficace », a souligné Hamza Benhamouda, insistant sur une stratégie d’expansion « progressive et maîtrisée ». Des commandes supplémentaires sont d’ores et déjà à l’étude pour « accélérer la montée en capacités et concrétiser le développement du réseau », selon le PDG, qui a confirmé que ces projets « prendront forme prochainement ».

L’inauguration de la ligne Alger-N’Djamena illustre parfaitement les ambitions continentales d’Air Algérie. Lancée sur instruction du président Abdelmadjid Tebboune lors de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) en septembre dernier, cette desserte reliera les deux capitales deux fois par semaine via Douala, au Cameroun. Une extension vers Addis-Abeba est prévue dès l’automne prochain, portant la fréquence à quatre vols hebdomadaires. « Globalement, nous prévoyons de doubler le nombre de destinations africaines desservies par Air Algérie d’ici 2028 pour atteindre une vingtaine de lignes », a annoncé le PDG, citant notamment Libreville et Luanda parmi les projets d’ouverture. Cette expansion s’inscrit « en parfaite cohérence avec la politique nationale de renforcement de la présence économique algérienne sur le continent ». L’ambassadeur d’Algérie au Tchad, Fayçal Djaouti, a salué une initiative qui « conforte la position stratégique de l’Algérie en tant que passerelle reliant le nord du continent africain à son centre ». Pour sa part, la ministre tchadienne des Transports, Fatima Goukoni Weddeye, y voit « la vision commune des dirigeants des deux pays pour une Afrique davantage connectée et unie ».

Une dimension internationale renforcée

Le développement ne se limite pas à l’Afrique. Dans les prochaines semaines, Air Algérie lancera des vols vers Rotterdam (deux fois par semaine) et Guangzhou, en Chine (un vol hebdomadaire). Le plan prévoit également le renforcement des lignes vers Pékin, Doha, l’Égypte et la Turquie, ainsi que des projets saisonniers vers l’Asie du Sud-Est pour l’été prochain. Le réseau canadien sera étendu au-delà de Montréal. Hamza Benhamouda a tenu à rassurer sur l’engagement de la compagnie envers le marché intérieur et la diaspora. « Air Algérie a transporté notre diaspora pendant plusieurs décennies et continuera à le faire dans les meilleures conditions », a-t-il insisté, soulignant que la compagnie reste attachée à « accompagner le développement des régions du nord comme du sud, ainsi que du tourisme local ». La création de Domestic Airlines et la commande de 16 ATR 72-600 témoignent de cette volonté de soutenir la connectivité interne et d’accompagner les projets économiques régionaux. Le plan d’action de la compagnie s’étend jusqu’en 2035, avec de nouvelles acquisitions envisagées pour répondre à la demande croissante.

Des retombées économiques attendues

Les opérateurs économiques saluent ces développements. L’Algérien Omar Boukhdami a souligné que la ligne vers N’Djamena « facilitera les déplacements des hommes d’affaires, désormais dispensés de transiter par des aéroports européens ou turcs ». Son homologue tchadien, Fayssal Adam Ahmed, estime que cette nouvelle desserte « insufflera davantage de dynamique aux relations bilatérales, notamment sur les plans économique et commercial ». Grâce à l’obtention du cinquième droit de liberté de l’air, Air Algérie peut désormais proposer des billets entre Douala et N’Djamena, renforçant son positionnement de hub africain. Une stratégie qui pourrait transformer le transporteur national en acteur majeur de la connectivité continentale.

Sabrina Aziouez

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