Céréaliculture : De nouvelles mesures pour soutenir les producteurs
Une série de mesures touchant aux subventions, au financement et à l’approvisionnement en matériel agricole a été annoncée samedi par le ministre de l’Agriculture lors d’une rencontre nationale avec les professionnels de la filière.
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid, a tracé samedi une nouvelle feuille de route pour la filière céréalière, dévoilant un ensemble de mesures destinées à dynamiser cette production stratégique et à répondre aux difficultés rencontrées par les agriculteurs. Réunis au siège du ministère, les représentants des producteurs de différentes wilayas, accompagnés du président de la Chambre nationale d’agriculture et du secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens, ont participé à cette rencontre nationale consacrée à l’examen des perspectives de la céréaliculture dans le pays. Au terme de cette concertation, le ministre a affirmé que « des efforts étaient en cours pour trouver des solutions à toutes les préoccupations dans les meilleurs délais », selon un communiqué publié dimanche par le ministère. Cette réunion s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue avec les professionnels des différentes filières agricoles et témoigne de la volonté gouvernementale d’accompagner un secteur considéré comme vital pour la sécurité alimentaire du pays. Le communiqué précise qu’un débat « élargi et franc » a été ouvert sur la réalité de la filière céréalière, permettant d’écouter les préoccupations des producteurs ainsi que leurs propositions susceptibles de donner un nouvel élan à cette filière stratégique, « à laquelle l’État accorde un intérêt particulier, au regard de son lien étroit avec la sécurité alimentaire ». Parmi les chantiers prioritaires identifiés figure la révision complète du système de subvention des intrants de production, incluant les engrais et les semences, dont le coût pèse lourdement sur la rentabilité des exploitations. Cette refonte vise à alléger la charge financière des céréaliculteurs tout en garantissant leur accès aux moyens de production nécessaires.
Le volet assurantiel a également retenu l’attention des participants, avec l’engagement de créer de nouvelles offres d’assurance couvrant les différents risques auxquels sont confrontés les agriculteurs, notamment les aléas climatiques et la sécheresse qui frappe régulièrement certaines régions. Cette mesure répond à une demande récurrente des professionnels qui se retrouvent souvent démunis face aux caprices de la météorologie. La question cruciale de l’eau a occupé une place centrale dans les discussions. Le plan d’action prévoit l’utilisation de nouvelles ressources hydriques dans les wilayas touchées par la sécheresse, en renforçant la réalisation de barrages, la collecte des eaux pluviales et l’exploitation des eaux usées traitées, autant de solutions permettant de sécuriser l’irrigation des cultures céréalières dans un contexte de stress hydrique croissant.
Sur le plan technique, la rencontre a abordé les moyens d’améliorer le processus cultural selon les spécificités de chaque région et les exigences des producteurs, en associant davantage les instituts techniques et en renforçant leur rôle dans l’amélioration du rendement sur le terrain. Cette approche différenciée devrait permettre d’adapter les pratiques agricoles aux réalités pédoclimatiques locales et d’optimiser les performances de chaque zone de production. Le financement constitue un autre axe majeur de la feuille de route annoncée. L’accent a été mis sur la nécessité de trouver des solutions adéquates pour les agriculteurs endettés en raison de la sécheresse, fléau qui a grevé les revenus de nombreux exploitants ces dernières années. Le ministère s’est également engagé à réviser les conditions et procédures d’obtention du crédit saisonnier « R’fig », ainsi qu’à créer des formules de micro-crédits spécifiquement destinées aux agriculteurs, facilitant ainsi leur accès au financement de leurs campagnes culturales.
La modernisation du parc matériel figure également parmi les priorités retenues. Les discussions ont porté sur la fourniture d’équipements agricoles avancés et spécialisés permettant d’augmenter la production et d’éviter les pertes de récolte à la moisson, ainsi que sur l’approvisionnement en pièces de rechange, problématique récurrente qui immobilise trop souvent les machines en pleine période critique. La simplification des procédures administratives et la disponibilité de variétés de semences adaptées à la nature de chaque région complètent ce dispositif visant à lever les obstacles qui entravent le développement de la céréaliculture. À l’issue de cette rencontre, Yacine El-Mahdi Oualid a tenu à rassurer les professionnels en affirmant que « des solutions immédiates ont été trouvées pour certaines préoccupations soulevées, en attendant de régler celles qui restent, prochainement ». Le communiqué conclut en rappelant « la détermination des pouvoirs publics à accompagner les producteurs de céréales afin de relever les défis liés à cette filière », signe d’un engagement politique fort en faveur d’une production céréalière nationale renforcée et plus résiliente face aux défis climatiques et économiques.
Sabrina Aziouez

