L’Algérie élue à la vice-présidence du Comité des droits d’auteur de l’OMPI
Préserver les droits d’auteurs à l’ère de l’IA
L’Algérie, représentée par Mehdi Dilmi, directeur général adjoint de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins, a été élue vice-présidente du Comité permanent des droits d’auteur et des droits connexes de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle pour un mandat de deux ans, représentant le Groupe africain, lors de la clôture de la 47e session du Comité tenue à Genève.
Cette élection, intervenue en Suisse au terme de la 47e session du Comité permanent des droits d’auteur et des droits connexes, marque une nouvelle étape dans l’engagement international de l’Algérie en matière de propriété intellectuelle. Pour la période 2026-2027, Mehdi Dilmi portera la voix du continent africain au sein de cette instance stratégique de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, aux côtés du président hongrois Peter Labody et du vice-président argentin Martin Augusto Cortese. Le Comité permanent des droits d’auteur et des droits connexes occupe une position centrale dans l’architecture mondiale de la propriété intellectuelle. Selon le communiqué de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins, il s’agit de « l’un des principaux organes intergouvernementaux chargés de l’élaboration et du développement des règles internationales dans les domaines des droits d’auteur et des droits connexes, notamment à la lumière des transformations numériques et technologiques mondiales ». Cette mission revêt une importance particulière à l’heure où l’intelligence artificielle, les plateformes numériques et les nouvelles technologies bouleversent profondément les modes de création, de diffusion et de protection des œuvres.
L’accession de l’Algérie à cette vice-présidence ne résulte pas du hasard. Elle consacre le travail de longue haleine mené par les institutions algériennes dans le domaine de la propriété intellectuelle et leur engagement constant au service de la protection des créateurs. Dans son communiqué, l’ONDA considère cette élection comme « une reconnaissance internationale du rôle pionnier de l’Algérie dans le soutien du système des droits d’auteur aux niveaux régional et international », ainsi que « de la contribution technique et professionnelle de l’ONDA au sein de cet espace multilatéral ». Cette reconnaissance dépasse le cadre purement institutionnel pour s’inscrire dans une dynamique continentale. L’Office national des droits d’auteur et des droits voisins a tenu à exprimer ses remerciements au Groupe africain pour son soutien sans faille à la candidature algérienne, témoignant ainsi de la confiance que les pays du continent accordent à l’expertise algérienne dans ce domaine sensible. L’ONDA a également salué l’accompagnement et l’engagement de la mission permanente de l’Algérie à Genève, dont le rôle s’est révélé déterminant dans le renforcement de la présence algérienne au sein de l’OMPI.
Les défis qui attendent Mehdi Dilmi dans ses nouvelles fonctions sont nombreux et complexes. Selon les termes de l’Office, le nouveau vice-président « œuvrera au développement des travaux du Comité, à la promotion du dialogue entre les États membres et des consensus nécessaires » pour progresser efficacement dans les dossiers liés aux droits d’auteur et aux droits connexes. Cette mission suppose une capacité à concilier des intérêts parfois divergents entre pays développés et pays en développement, entre détenteurs de droits et utilisateurs, entre protection et accès à la culture. L’élection intervient alors que les questions de propriété intellectuelle se situent au cœur des enjeux économiques et culturels mondiaux. Les industries créatives représentent un poids économique considérable et constituent un vecteur essentiel de rayonnement culturel pour les nations. Dans ce contexte, l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins a réaffirmé « son engagement à œuvrer pour la promotion des industries culturelles et créatives en Algérie, la protection des droits des créateurs, et le renforcement de la coopération africaine et internationale dans ce domaine ». Cette nomination ouvre également des perspectives pour l’ensemble du continent africain, qui pourra compter sur une représentation active de ses préoccupations spécifiques au sein d’une instance où se forgent les normes internationales.
Mohand Seghir

