La chanteuse est décédée jeudi : Saloua tire sa révérence
La grande chanteuse de hawzi et de variété algérienne Saloua est décédée jeudi à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue maladie, annonce l’Office national de la culture et de l’information (ONCI).
Saloua, Fettouma Lemitti de son vrai nom, a fait les beaux jours de la chanson algériennes dans les années 1970 et 1980. Saloua avait débuté sa carrière en 1952 à la radio-Alger pour animer une émission destinée aux enfants avant de se rendre à Paris pour devenir l’animatrice de la première émission dédiée aux femmes arabes à la radio française.
C’est là qu’en 1960 Missoum, qui venait de lancer un nouveau genre de chanson rénovant complètement la chanson algérienne et qui cherchait des interprètes, fit sa connaissance. Leur rencontre va donner une impulsion nouvelle à cette chanson qu’elle n’a cessé de servir avec une grande passion puisqu’elle abandonna la Radio pour s’y consacrer entièrement. En 1962, avec Lalla Amina, elle fut la troisième vente de Pathé Marconi. En 1964, elle partit pour une longue tournée dans les pays Arabes où elle fut accueillie comme l’ambassadrice de la chanson algérienne. Dès lors. elle participa à toutes les semaines culturelles dans tous les pays amis de l’Algérie nouvelle. Malgré ses innombrables activités dans la chanson, elle revient à son premier métier et anime une émission télévisée de la RTA pour la promotion des jeunes talents. Chanteuse du moderne, désemparée à la mort, en 1969, de Amraoui Missoum, auquel elle était liée et qu’elle admirait beaucoup, elle tente, à partir de 1970, une incursion dans l’andalou avec les encouragements de Merzak Boudjemia, un jeune compositeur doué qui dirigeait, au Conservatoire municipal d’Alger, l’orchestre moderne et qu’elle épousa par la suite. Voulant continuer la tradition inaugurée par Cheikha Yamna Bent ElHadj Mehdi et Fadéla Dziria, la cantatrice incontestée du hawzi qui venait de mourir, Saloua, courageuse et inspirée subit une véritable mutation qu’elle assuma avec talent et persévérance et devient une grande dame de la chanson algérienne.
Sa voix d’exception et sa culture musicale lui permettront de se perfectionner et percer dans la chanson au lendemain de l’indépendance où elle a collaboré avec Mahboub Bati et Boudjemia Merzak qui deviendra son époux. Elle est également connue pour avoir animé la première version de l’émission « Alhan oua Chabab » avec Maâti Bachir. Son talent dans l’interprétation du hawzi l’a imposé comme la digne héritière de Fadhila Dziria après son décès.
En cette douloureuse circonstances, la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Chaalal a affirmé que l’Algérie « perd une figure de proue l’art algérien ». Dans un message de condoléances adressé à la famille de la défunte et à la famille artistique algérienne, la ministre a exprimé ses sincères condoléances et sa profonde compassion suite à la disparition de l’artiste qui « a laissé un répertoire riche de belles oeuvres artistiques ayant contribué à l’enrichissement du registre artistique national et lui a permis de drainer une large base populaire d’admirateurs ».
R.C.