Affaire Sonatrach : 20 ans de prison ferme requis contre Chakib Khelil
Jugé par contumace, dans le cadre de l’affaire Sonatrach II, l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil risque une peine de 20 ans de prison ferme.
Le procureur de la République près le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed a requis hierune peine de 20 ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre, avec la confirmation du mandat d’arrêt international lancé à son encontre, sans oublier la confiscation de tous ses biens immobiliers et mobiliers. L’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, en fuite, a été jugé par contumace. Constitués en partie civile, le Trésor public et le Groupe Sonatrach ont réclamé un dédommagement, par les sociétés poursuivies dans l’affaire et de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khalil, de 127 milliards de Dinars et un million de dinars d’indemnisation contre chacun des 40 accusés. Le principal mis en cause est poursuivi pour des chefs d’inculpations liés à la corruption, octroi d’indu-privilèges, abus de fonction et conclusion de marchés en transgressant les lois et la réglementation en vigueur, conformément aux dispositions de la loi 06-01 relative à le prévention et à le lutte contre le corruption. Dans son réquisitoire, l’avocat général a demandé des peines d’emprisonnement allant de 3 à 10 ans de prison à l’encontre de plusieurs cadres de Sonatrach. Il s’agit de l’ex-PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, contre lequel le représentant du ministère public a réclamé une sentence de 10 ans de prison ferme. Ce dernier est accusé de conclusion de marchés en violation des lois en vigueur, abus de fonction et octroi d’indu-privilèges. La même sentence a été requise contre le vice-président du groupe pétrolier national, Abdelhafid Feghouli, en plus d’une amende d’un million dinars requise contre chacun des deux mis en cause. Plusieurs autres accusés encourent des peines d’emprisonnement allant entre 3 et 4 ans. Le procès concerne le contrat de construction d’un complexe de gaz naturel liquéfié dans la ville d’Arzew à Oran. Le projet a été confié à la firme italienne Saipem, filiale du groupe Eni. Elle cite plusieurs anciens cadres du groupe Sonatrach et de nombreuses firmes étrangères activant dans le secteur énergétique. Dans cette affaire, 40 accusés ont été auditionnées. La partie civile a également réclamé le dédommagement de la direction des douanes à hauteur de 1.000 milliards de centimes. Pour sa part, la Sonatrach a, par le biais de son représentant, relevé «les graves dommages ayant entaché la crédibilité et la réputation du groupe dus aux manipulations des responsables qui étaient à sa tête », ajoutant que «la convention de conciliation conclue avec la société Saipem permet de demander de préserver les droits en matière d’indemnisations». Le tribunal avait terminé l’audition des représentants du groupe italien impliqué dans cette affaire dans laquelle sont poursuivies plusieurs entreprises étrangères activant dans le secteur de l’énergie en Algérie, ainsi que des cadres du groupe Sonatrach et de la direction des douanes. À l’ouverture du procès, la première partie a été consacrée à l’audition des mis en cause qui ont «nié en bloc les faits leur ayant été attribués». L’ancien PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane, a, lui aussi, nié «les charges retenues contre lui, en imputant la responsabilité à l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, lui reprochant de privilégier le Groupe italien, au détriment de la société émiratie Petrofac». «Cette entreprise avait présenté une meilleure offre», a dévoilé Mohamed Meziane.
Salim Abdenour