Mustapha Zebdi, président de l’APOCE : « Il reste du travail à faire en matière de protection du consommateur »
Pour la troisième année, on a célébré la journée internationale du consommateur dans une conjoncture particulière. D’abord à cause de l’émergence de la pandémie du Covid 19 durant les deux années précédentes et cette année avec l’actualité internationale inquiétante notamment au sujet de l’impact de la crise en Ukraine sur la disponibilité des produits de première nécessité, le consommateur algérien célèbre sa journée avec un certain stress. Un sentiment relativement partagé par les consommateurs de tous les pays du monde mais qui est, en Algérie particulièrement, exacerbé par les fréquentes pénuries qui touchent les produits de large consommation à bien des occasions. Et le mois de Ramadhan qui s’approche à grands pas est porteur d’un grand stress en la matière malgré les assurances des pouvoirs publics.
Mais, en dehors de ces situations exceptionnelles, le consommateur algérien reste à étudier d’autant plus que son comportement reste difficile à cerner à cause notamment de la rareté des études faites à ce sujet. Une rareté engendrée, doit-on le signaler, par le manque d’organismes spécialisés dans ce genre d’études. Toutefois, il existe d’autres voies pour ébaucher des esquisses de ce comportement auprès notamment des organisations nationales de la protection du consommateur à l’instar des quelques associations présentes sur le terrain depuis quelques années.
Dans ce sens, le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustpha Zebdi, a estimé dans ce contexte que « malgré les avancées réalisées dans le domaine de la protection du consommateur algérien, il y a encore du travail à faire ». Un travail qui reste à faire dans le cadre juridique à parfaire encore davantage bien que des textes soient élaborés ces derniers temps dans l’objectif de renforcer le contrôle de la qualité des produits proposés aux algériens. Notre interlocuteur dira ainsi qu’ « on ne peut pas dire que le consommateur est totalement protégé car on n’arrive pas encore à réguler le marché ». « Un travail pour lequel, notre association reste disponible à travailler avec tous les partenaires intervenant dans cette optique », assure Zebdi. Ce dernier n’a pas manqué de signaler que « l’on vit actuellement une situation difficile à cause des implications du Covid 19 duquel on n’est pas encore sortis ». Le président de l’APOCE dira par ailleurs que « son association œuvre avec de nombreux partenaires à renforcer la protection du consommateur algérien via la création récente d’un laboratoire dont la mission est d’enrichir le réseau déjà existant pour la surveillance de la qualité des produits proposés aux consommateurs ». Cependant, notre interlocuteur exprimait « un soulagement » du fait que le consommateur algérien commence désormais à réagir et à se défendre. Des réclamations sur des comportements nuisibles sont de plus en plus faites par des citoyens qui ne se laissent plus faire comme avant.
Akli Amor