Les armes hypersoniques employés en Ukraine : Du dialogue stratégique entre Moscou et l’Otan
La Russie a fait usage, hier et pour la première, de l’une de ses dernières innovations en matière d’armement en Ukraine, soit le missile hypersonique Kinjal. Avec une portée pouvant atteindre 2.000 km, une vitesse de mach 10, pouvant tromper les systèmes de détection les plus avancés et d’une très grande précision, le missile Kinjal ne fait pas que servir un objectif opérationnel, il a surtout servi à envoyer un message clair à l’Otan.
Le dialogue stratégique entre Moscou et l’Otan est entré dans une nouvelle phase et Poutine se ménage à chaque foi de surprendre ses adversaires. Exit donc la rhétorique sur la dissuasion nucléaire qui avait marqué le début du conflit en Ukraine. Moscou met en avant aujourd’hui l’ampleur de son potentiel en armement balistique. Ainsi et après avoir jeté au monde au visage de l’Occident le soutien dont il bénéficie en Russie et un discours inspiré qu’il prononcé à l’occasion du 8e anniversaire de l’annexion de la Crimée, devant un stade plein à craquer, Poutine sort de Kinjal.
Ce type de missiles, très manœuvrable, défie tous les système de défense anti-aérienne, selon Moscou. D’ailleurs, la capacités d’armement russes ont centré l’essentiel des débats hier sur les principaux canaux médiatiques.
Le président Zelensky a pour sa part estimé qu’ « il est temps de nous réunir. Il est temps de discuter ».
Plusieurs rounds de tractations entre Kiev et Moscou se sont déroulés en présentiel et par visioconférence depuis l’invasion russe de l’Ukraine lancée le 24 février. Le quatrième s’est ouvert lundi au niveau de délégations négociant à distance. Le chef de la délégation russe a évoqué vendredi soir un « rapprochement » des positions sur la question d’un statut neutre de l’Ukraine –à l’instar de la Suède et de l’Autriche– et des progrès concernant la démilitarisation du pays.Mais un membre de la délégation ukrainienne, le conseiller de la présidence Mikhaïlo Podoliak, a indiqué que les « déclarations de la partie russe ne sont que leurs demandes de départ ».
Kiev a admis avoir « temporairement » perdu accès à la mer d’Azov, même si la Russie de facto contrôlait l’ensemble de la côte depuis début mars et l’encerclement de la ville portuaire stratégique de Marioupol. L’armée russe a affirmé vendredi avoir réussi à y pénétrer et combattre en centre ville aux côtés de troupes de la République séparatiste de Donetsk.
R.I.