Sahara occidental : Le Maroc ne pourra pas entraver l’exercice du droit à l’autodétermination
L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a indiqué hierque l’occupation sauvage du territoire sahraoui par le Maroc en violation flagrante du droit international ne pourra, en aucune manière, entraver l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable et imprescriptible.
Dans un entretien accordé à l’Agence de presse sahraouie (SPS), Amar Belani a indiqué que « L’occupation sauvage de ce territoire non autonome (…) en violation flagrante du droit international ne pourra, en aucune manière, entraver l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, tant il est admis, par la communauté internationale, que le statut final de ce territoire reste à déterminer sous les auspices des Nations unies, conformément à la légalité internationale ». Il estime d’ailleurs que « Ceux qui espéraient que la décision de l’ex-administration américaine allait leur ouvrir un boulevard susceptible de faire sortir l’Union européenne (UE) et ses Etats membres (notamment) de la ‘zone de confort’ (sic) doivent dessiller et faire face à une nouvelle situation où la communauté internationale sera plus regardante sur le respect des principes et des valeurs de la Charte des Nations unies ». M. Belani a rappelé que « le recours à la force pour modifier les frontières est strictement interdit par le droit international », notant que « ceci est valable sous toutes les latitudes et ne peut faire l’objet de lecture différenciée ». A ce propos, il a rappelé aussi que « la Cour de justice de l’UE a clairement statué que le Sahara occidental est un territoire séparé et distinct et que le Maroc n’y exerce aucune forme de souveraineté ».
L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb a également évoqué le détournement par le Maroc de l’objet de la Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech, tenue récemment à Marrakech. « Les contorsions de la diplomatie marocaine visant à occulter la légalité internationale, en essayant vainement de bilatéraliser une question de décolonisation, comme lors du ‘souk de Marrakech’, sont vouées à l’échec », a-t-il dit à ce sujet. Le diplomate algérien a, en outre, commenté les propos tenus récemment par l’ambassadeur de la Palestine à Dakar, Safwat Ibraghith lors d’un entretien accordé à un média sénégalais, dans lesquels il avait notamment affirmé que la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste constituait un « marchandage » de la cause palestinienne. « L’ambassadeur de Palestine a dit tout haut ce que les Palestiniens pensent généralement de ce vil marchandage qui s’est fait sur le dos de deux peuples vivant sous le joug de l’occupation et de la répression aveugle, à savoir le peuple palestinien et le peuple sahraoui », a-t-il indiqué. »Ces deux régimes (le Maroc et l’entité sioniste) oppressifs ont le même ADN: ils ont en partage l’expansionnisme institutionnalisé, la violation systématique, préméditée et planifiée des droits de l’Homme des peuples subjugués et, enfin, la spoliation massive de leurs ressources naturelles (…) », a-t-il ajouté. Evoquant, par ailleurs, le lancement prochain de négociations entre Madrid et Rabat sur la délimitation des eaux territoriales et de l’espace aérien, M. Belani a indiqué que « les propositions de contrats fabuleux offerts par la puissance occupante pour contourner le droit international et le droit européen mèneront irrémédiablement à une impasse face à la force et à la cohérence de la jurisprudence, notamment européenne ». Il a notamment rappelé qu’en vertu du droit international et des arrêts de la Cour de justice de l’UE, « les eaux contigües au territoire du Sahara occidental ne relèvent pas de la souveraineté marocaine ».
Une délégation US refoulée par le Maroc
Notons que les autorités d’occupation marocaines ont arrêté lundi une délégation de femmes américaine de l’initiative +Just Visit Western Sahara+ à l’aéroport de Laâyoune occupée au Sahara occidental, alors qu’elle allait rendre visite à la famille de la militante des droits de l’Homme Sultana Khaya à Boujdour occupée, où elle vit depuis novembre 2020 en résidence surveillée, ont annoncé les concernées. La délégation des droits de l’Homme américaine comprend Adrienne Kinne, ancienne présidente de Veterans for peace, Wynd Kaufmyn, professeur dans un collège communautaire, et Laksana Peters, enseignante à la retraite. Les autorités marocaines n’ont pas été en mesure de fournir une justification valable pour refuser l’accès à ces visiteurs US au Sahara occidental. La délégation américaine devait rencontrer Tim Pluta et Ruth McDonough qui séjournent avec les sœurs Khaya depuis le 15 mars.
Dans ce sens, la conseillère du président sahraoui, Nana Labaat Rachid, a déclaré que l’expulsion forcée de cette délégation est une violation flagrante des droits de l’Homme droits dans une tentative de l’occupation marocaine de dissimuler et d’obscurcir ses crimes. Dans une déclaration à la Radio algérienne, la même responsable sahraouie a appelé à une action urgente de la communauté internationale, en particulier des États-Unis d’Amérique, pour lever le siège imposé aux sahraouis.
Chokri Hafed