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Le développement des cultures stratégiques s’impose : Le spectre d’une crise alimentaire mondiale plane !

Le spectre d’une véritable crise alimentaire mondiale plane.  L’Inde, deuxième producteur mondial de blé, a interdit les exportations de blé. Le pays qui s’était d’abord proposé de combler le déficit induit par la crise en Ukraine et la suspension par la Russie, premier producteur mondial, de ses exportations, a dû se raviser en raison de la sécheresse. 

Les prix du blé ont explosé. Ces derniers ont augmenté de 70% depuis le mois de mars passant d’environ 250 euros la tonne à 430 euros. Le conflit en Ukraine alimente la tension avec l’arrêt des exportations ukrainiennes et la suspension par la Russie, premier producteur mondial, de ses exportations. À cela s’ajoute des facteurs climatiques qui pèsent sur la production de certains gros producteurs. C’est le cas de l’Inde, deuxième producteur mondial de blé, qui a suspendu, la semaine dernière ses exportations. Les conditions climatiques pèsent aussi sur la production en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Une situation qui alimente les craintes quant à un risque de crise alimentaire globale et qui remet aux devants de la scène les critiques quant à la production de biocarburants qui pèse sur le marché des céréales, mais aussi sur celui du sucre dont les prix flambent en raison de la baisse de l’offre en provenance d’Inde, du Brésil et des USA. 

Une situation qui alimente le débat sur les défaillances du système alimentaire mondial et de la nécessité de se réorienter vers une réduction de la dépendance aux marchés internationaux, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires stratégiques, notamment en ce qui concerne les céréales.   Aujourd’hui, les expert s’accordent sur le fait que les cultures stratégiques sont une question vitale pour les nations. Des cultures stratégiques dont les céréales qui sont au centre de l’intérêt des pouvoirs publics  et des spécialistes en Algérie. Dans cet ordre d’idée justement,   l’agroéconomiste Ali Daoudi a affirmé hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, qu’«il est évident, aujourd’hui, que l‘augmentation de la production céréalière devient  un objectif prioritaire urgent et stratégique ». Pour atteindre cet objectif, le même spécialiste montre deux voies à suivre. « La première concerne l’extension des superficies réservées  à cette culture. La deuxième c’est l’intensification et l’amélioration des rendements, essentiellement par la création des conditions pour que les agriculteurs accèdent aux facteurs de production leur permettant d’appliquer les normes et recommandations de litière technique, adapté à leur zones agro écologiques », explique-t-il. Toutefois, Ali Daoudi, pose deux autres préalables tout aussi importants. « Il faut également assurer le stockage des céréales » préconise-t-il en effet tout en expliquant que cette « opération est parmi les plus importantes, à savoir la récolte et le stockage. Ceci doit être fait à la date optimale, ni trop tard ni trop tôt. Deuxième point, c’est le choix et le réglage du matériel pour qu’il y ait le moins de pertes possible et enfin respecter les conditions de stockage », affirme-t-ils.  

Pour rappel, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a indiqué dimanche que que l’Algérie est « appelée à consentir tous les efforts nécessaires pour garantir sa sécurité alimentaire, vu la situation géostratégique actuelle, d’autant que la filière céréalière connaît une importante augmentation des prix sur le marché international induite par une forte demande résultant des pressions géopolitiques actuelles, et ce à la faveur de l’intégration de tous les acteurs du secteur et leur accompagnement par les autorités publiques ».  Mohamed Abdelhafid Henni a ajouté « tous les moyens sont mobilisé depuis trois mois afin de réussir la campagne de moisson-battage qui a débuté il y’a 20 jours au niveau des régions sud du pays ». Optimiste, M. Henni dira d’ailleurs que « tous les indices présagent une production abondante. On peut dire qu’une production record sera réalisée par rapport aux six dernières années » grâce notamment aux bonnes conditions climatiques favorables. Le même responsable fera état aussi de nombreuses mesures incitatives prises par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune pour subventionner la filière céréales. A cet effet justement, M. Henni a rappelé que l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) achète désormais le blé dur des agriculteurs à 6.000 DA/quintal, le blé tendre à 5.000 DA et l’orge à 3.400 DA.

Kamel Nait Ameur

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