Ali Daoudi, agroéconomiste : «L’essor de l’agriculture a besoin d’une politique audacieuse»
Mettre en place une politique audacieuse, permettant de lancer de l’avant l’investissement agricole, est plus que nécessaire a estimé hier par l’agroéconomiste, Ali Daoudi. Invité à s’exprimer sur les ondes de la troisième chaîne de la Radio algérienne, l’expert, enseignant-chercheur à l’École nationale d’agronomie, a indiqué que «le développement de l’agriculture «a besoin aujourd’hui d’être appuyé par une politique publique forte qui mobilise beaucoup de moyens». Et d’ajouter que «la mise à niveau du secteur nécessite une politique audacieuse d’investissement dans le secteur agricole». Ali Daoudi a aussi estimé que «le secteur de l’agriculture a besoin d’un grand coup de pousse pour améliorer ses performances productives si nous voulons atteindre les rendements escomptés». «Il y a une nécessité de recourir à un meilleur matériel agricole» ; a-t-il recommandé. Ali Daoudi a appelé «à l’augmentation du budget consacré au développement de l’agriculture et à l’utiliser plus efficacement, à travers une stratégie claire et des instruments régulièrement évalués dont l’élaboration implique nécessairement les agriculteurs». Selon ce spécialiste, «impliquer les acteurs du monde agricole dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur permettra de les intégrer dans la sphère formelle de l’économie et d’améliorer les rendements». Et d’indiquer que «les céréales et le blé sont au cœur de la sécurité alimentaire». «C’est pourquoi l’Etat doit mettre le paquet pour garantir une production suffisante qui couvre au moins 60% à 78% de nos besoins et aller au-delà, quitte à produire parfois à des coûts qui dépassent le prix du marché. C’est comme ça qu’on parviendra à garantir la sécurité alimentaire de notre pays», a-t-il fait savoir. Et d’enchaîner que «la sécurité alimentaire ne doit pas être basée uniquement sur la production de l’année, mais il faudrait mettre en place une politique de stockage qui garantisse l’approvisionnement du marché sur plusieurs périodes. «Ceci dit, que cela ne nous empêche pas de recourir au marché mondial pour approvisionner les stocks lorsque les prix sont favorables», a-t-il relevé.
Salim Abdenour