DébatsL'éditorial

Renouer les liens

Par Melissa Roumadi-Belferag

Les crimes de la France coloniale en Algérie sont nombreux. Violence initiale de la colonisation, de la spoliation, du vol et de la répression des résistants, de ces Algériens de chaque centimètre carré du territoire qui ont toujours refusé la présence française en Algérie, de la torture et puis des expériences nucléaires menées et via lesquelles la France coloniale a utilisé les Algériens comme des cobayes.

Mais le crime le plus innommable est sans nul doute cette volonté de la puissance coloniale de vider les Algériens de leur identité et de leur âme. Et la déportation n’est au final que l’une des facettes d’une véritable politique menée par la France coloniale dans le seul objectif d’aliéner le peuple algérien et d’altérer son attachement à son identité et à sa patrie. Du prosélytisme, à la déportation en passant par les spoliations, les exils forcés et l’imposition de nouveaux patronymes aux familles algériennes, tout a été mis en œuvre pour briser ce peuple vaillant et pétri de grandes valeurs. C’est en ce sens que le travail de mémoire prend toute sa dimension. Il s’agit de se redécouvrir, de renouer les liens que l’on a tenté de briser et de retrouver ce feu sacré qui a toujours alimenté notre nationalisme, l’attachement à notre patrie et à notre identité d’Algériens. Ce feu sacré qui nous a toujours permis de lutter, de résister et de faire face à nos ennemis, comme l’ont fait nos aïeux, comme nous le faisons aujourd’hui, et comme le font les descendants de ceux que l’on a essayé de déraciner et de séparer leur patrie.

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