La revue britannique « The Economist » se penche sur les liens de Mohamed VI avec les frères Azaïtar : Les dessous de la crise politique qui secoue le Makhzen
Le Maroc subit de plein fouet les affres d’une crise multidimentionnelle qui affecte les aspects économiques, sociaux et politiques de la vie au Maroc, en plus du discrédit du régime marocain dans le sillage des scandales de corruption et d’espionnage, Marocgate et Pegasus. Une situation qui pousse le Makhzen à multiplier les manœuvres afin de tirer les dividendes politiques à court terme. Cependant, l’aggravation de la situation au Maroc ne permet plus d’ignorer les sérieux problèmes auxquels fait face ce pays qui s’enfonce dans une crise politique sans précédents. Une crise à laquelle les médias occidentaux commencent à porter de l’intérêt, ce qui est en soi le révélateur que la situation devient intenable au Maroc. C’est dans ce contexte que la Revue britannique The Economist a consacré une enquête à l’absence prolongée du roi du Maroc Mohamed VI et à ses liens avec les frères Azaïtar, ainsi que la crise politique qui secoue le Maroc. Sous le titre « The mystery of Morocco’s missing king » (Le mystère de roi absent du Maroc), le magazine britannique, souligne toutes les incertitudes qui vit le régime marocain qui n’a plus de cap. Citant un ancien haut responsable marocain, The Economist souligne que le Maroc est un avion « qui vole sans pilote », avant de relayer les propos d’un autre haut responsable qui rappelle que Mohamed VI passé environ 200 jours hors du Maroc l’année dernière. Et d’ajouter que Mohammed VI était en France depuis cinq mois l’an dernier, alors que cette année il a passé trois mois au Gabon.
Au-delà du parcours chaotique du souverain marocain, le magazine britannique s’est surtout intéressé aux rapports que Mohamed VI entretient avec les frères Azaïtar, des germano-marocains, spécialistes du kick-boxing et dont l’un est un repris de justice. Le magazine souligne que les trois frères Abu Bakr, Ottman et Omar Azaitar accompagnent le roi dans plusieurs de ses voyages, et Mohammed VI, en plus des privilèges que le roi leur accorde leur permettant ainsi d’acquérir des propriétés immobilières luxueuses et des entreprises dans le royaume et se vantent souvent de leur statut privilégié. « Le roi a fait comprendre à tous les ministres qu’ils peuvent parler pour lui », indique le magazine qui cite des sources du régime marocain, lesquels soulignent le rôle joué par les frères Azaïtar qui s’impose comme étant le premier cercle du roi et leurs rapports avec les ministres, les gouverneurs régionaux et les fonctionnaires. Une situation qui souligne la gravité de la crise politique vécue par le Maroc et des dissensions au sein de régime marocain qui n’arrive pas à composer avec crise économique et sociale encore plus grave. « The Economist » souligne, dans ce sens que la situation économique du Maroc est sensible, sur fond d’envolée des prix des denrées alimentaires (plus de 18,2%) laquelle alimente la colère de la population manifester dans différentes villes du pays, dont Rabat, Casablanca et Tanger, à l’invitation de la coalition des partis de gauche.
Chokri Hafed