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Soudan : 676 morts et plus de 936 000 déplacés

 Les Nations unies ont annoncé que 676 personnes ont été tuées, plus de 5 000 blessées et plus de 936 000 déplacées depuis le déclenchement des affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR). Le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a déclaré, dans un communiqué, que « les affrontements entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide se sont poursuivis pendant 30 jours consécutifs, en particulier à Khartoum et dans ses environs jusqu’au 14 mai, et ont causé la mort d’au moins 676 personnes et ont fait 5 576 blessés depuis le début des combats ». Le communiqué indique que « plus de 936 000 personnes ont été déplacées par la crise depuis le 15 avril, dont environ 736 200 personnes déplacées à l’intérieur du pays ». La même source a ajouté: « environ 200 000 personnes ont fui vers des pays voisins, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ».

Les combats qui ont éclaté au Soudan le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), commandées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Dans la nuit de dimanche à lundi, le général Daglo a mis en ligne un enregistrement sonore où il promet à son adversaire qu’il sera jugé rapidement et pendu en place publique. Le chef de l’armée avait ordonné dimanche soir le gel des comptes et des avoirs des FSR, connus pour leur puissance financière. A Jeddah, en Arabie saoudite, les belligérants négocient une trêve humanitaire pour laisser sortir les civils et faire entrer l’aide. Mais ils se sont uniquement entendus sur le principe du respect des règles de la guerre, renvoyant à d’ultérieures discussions élargies la question de l’arrêt des hostilités. Dans ce pays de 45 millions d’habitants, le tiers de la population qui dépendait de l’aide alimentaire internationale en est quasiment privé: elle a été pillée ou interrompue à la suite de la mort de 18 employés humanitaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a néanmoins annoncé lundi effectuer ses toutes premières distributions de nourriture dans l’Etat d’Al-Jazira, au sud-est de la capitale, pour les nouveaux déplacés par les combats à Khartoum. L’argent manque parce que les banques, pillées pour certaines, sont fermées depuis un mois, ou parce que les prix ont flambé: multipliés par quatre pour la nourriture ou par 20 pour l’essence.

A Khartoum, l’aéroport ne fonctionne plus, les centres commerciaux ont été pillés et les administrations sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Ce qu’il reste de l’administration s’est replié à Port-Soudan, à 850 kilomètres à l’est de Khartoum, épargnée par les violences et où une équipe réduite de l’ONU tente de négocier l’acheminement de l’aide humanitaire.

R.I.

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