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Intégration économique africaine : Le plaidoyer de l’Algérie

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni qui a pris part aux travaux de la réunion des ministres du Commerce de la ZLECAF qui s’est tenue les 30 et 31 mai à Nairobi, a insisté sur l’impératif d’accélérer l’activation de la Zone de libre-échange continentale africaine. L’Algérie qui considère la création de la ZLECAf comme « une étape cruciale vers la réalisation de l’intégration continentale », estime que son entrée en vigueur « reflète la forte volonté politique de nos Etats en faveur de la consécration effective de l’Agenda africain de développement 2063 et ses projets pionniers, en vue d’atteindre son premier objectif : une Afrique prospère reposant sur un développement inclusif et durable ». Le ministre du Commerce rappellera, lors d’une présentation sur les règles d’origine relatives aux véhicules et au textile « l’approche algérienne » qui repose sur la mise en place d’une véritable stratégie continentale, notamment dans les domaines de l’industrie du textile, des matières premières et de sous-traitance dans le secteur automobile, avec l’exploitation de tout le potentiel que recèle le continent africain ». Il a mis l’accent sur « l’impératif d’accélérer l’activation de la ZLECAF et d’entamer, pour une première étape, les échanges commerciaux intra-africains, en plus de penser à développer les différentes industries suivant une stratégie continentale, en vue d’accroître le taux d’intégration et réaliser l’insertion économique continentale entre les Etats africains ». Cette stratégie « créera de nouveaux emplois et des chaînes de valeur et permettra aux Etats africains de créer la richesse via la transformation de ses ressources brutes et leur industrialisation au plan continental ». Il est utile de rappeler qu’entre autres produits prévus pour le commerce dans le cadre de la ZLECAF, l’on compte les carreaux de céramique, les accumulateurs, le thé, le café, les produits carnés transformés, l’amidon de maïs, le sucre, les pâtes, le sirop de glucose, les fruits secs et la fibre de sisal. L’accord prévoit une suppression des droits de douane pour 90 % des lignes tarifaires sur 5 ans pour les pays les plus développés et sur 10 ans pour les pays les moins développés. Les droits de douane devront être supprimés à une échéance ultérieure pour 7 % des lignes tarifaires50. La ZLECAf est l’une des plus grandes zones de libre-échange au monde offrant un marché de plus de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné d’environ 2.500 milliards de dollars. Pour rappel, un rapport publié le 5 mai dernier, le Fonds monétaire international a estimé que la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait non seulement accroître considérablement les échanges commerciaux intra-africains, mais aussi renforcer la résilience des pays du continent face aux chocs dus aux tensions géopolitiques et au changement climatique.

Le rapport, qui se base sur des analyses empiriques, précise qu’une réduction de 90% des droits de douane sur les biens et les services échangés entre les pays du continent et une diminution de 50% des barrières non tarifaires, devraient permettre une hausse de 15% des échanges commerciaux intra-africains, avec à la clé une hausse de 1,25 % du PIB réel médian par habitant.

Hocine Fadheli

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