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Tentative de fichage des élèves musulmans en France : La Grande mosquée de Paris réagit

La Grande Mosquée de Paris s’est dite « préoccupée » par la dernière tentative de recensement des élèves absents durant d’Aïd El-Fitr dans deux départements français et dénonce une atteinte à la liberté religieuse et une stigmatisation des Musulmans de France.

La montée de l’Islamophobie et la stigmatisation des Musulmans en France atteint une dimension inédite ces dernières années et inquiétante. Dans un environnement galvanisé par le discours populiste et raciste de l’extrême droite et même de la droite et du centre droite sur l’immigration et l’Islam, les tentatives d’imposer une approche sécuritaire de l’Islam en France sont de plus en plus décomplexées. La dernière démarche des services de police de ficher les élèves musulmans à Toulouse et dans l’Hérault reflète un développement inédit. En effet, des policiers ont demandé aux chefs d’établissements scolaires de leur indiquer le nombre d’élèves absents le jour de l’Aïd el-Fitr et de les recenser. Une action qui n’a pas manqué de faire réagir les enseignants et leurs syndicats, mais aussi la Grande mosquée de Paris. Celle-ci a demandé mardi au gouvernement français « des éclaircissements » sur « les circonstances qui ont conduit plusieurs chefs d’établissements scolaires à recevoir des policiers une demande d’évaluation du taux » d’absence des élèves le 21 avril, jour de l’Aïd al-Fitr. « Ces faits préoccupants amènent la Grande mosquée de Paris à demander instamment aux pouvoirs publics les éclaircissements les plus complets sur cette situation anormale », écrit le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, dans un communiqué, jugeant que « les réponses apportées (…) paraissent insuffisantes ».

En effet, Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, a admis dimanche que le ministère de l’Intérieur dirigé par Gérald Darmanin a demandé une « évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de l’Aïd al-Fitr » mais a nié tout « fichage ». Faut-il rappeler que le ministre français de l’Intérieur a fait de l’immigration et de l’Islam les thèmes favoris de son discours politique surfant tout comme Eric Ciotti, le patron des Républicains, sur la vague populiste de l’extrême droite dans l’espoir de draguer l’électorat.

Une situation qui inquiète au plus haut point d’autant plus que les officiels battent en brèche aujourd’hui les lois en vigueur en France pour stigmatiser une partie de la population en France. « Cette demande d’évaluation porte atteinte à la liberté religieuse et jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France », souligne  Chems-eddine Hafiz, qui rappelle qu' »un dispositif réglementaire donne la possibilité aux élèves d’être absents à l’occasion de leurs fêtes religieuses ».

Lyes Saïdi

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