Il se dit étonné du propos de la cheffe de la diplomatie française : Attaf répond à Colonna
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a répondu hier aux propos tenus vendredi par son homologue française sur l’hymne nationale algérien et lequel semble occuper l’essentiel du débat au sein de la classe politique en France. Dans un entretien qu’il a accordé à l’agence de presse italienne Nova, à l’occasion de sa visite en Italie, le chef de la diplomatie algérienne a d’abord tenu à exprimer son étonnement. Sans sortir de sa réserve diplomatique, Attaf s’est dit « étonné par le fait que la ministre française des Affaires étrangères pense pouvoir exprimer une opinion sur l’hymne national algérien ». « Peut-être aurait-elle pu critiquer aussi la musique. Peut-être même que la musique ne lui convenait pas, ajoutera-t-il ironiquement. Il a fait cependant un constat, qui devient clair aujourd’hui en soulignant que « pour certains partis ou politiciens français, on a l’impression que l’Algérie est devenue un sujet facile à utiliser à des fins politiques ». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a également évoqué toute la polémique alimentée par la classe politique française sur les accords de 1968 sur l’immigration entre l’Algérie et la France et sur la diaspora algérienne. « Nous ne comprenons vraiment pas pourquoi ils doivent faire autant de bruit. Comme je l’ai déjà dit, ces personnes adoptent ces attitudes pour saisir des opportunités politiques. »
Pour rappel, la décision du président de la République de faire jouer l’intégralité de l’Hymne nationale écrite par Moufdi Zakaria au cours des cérémonies officielles a été saisies par les milieux politiques français hostiles à l’Algérie pour alimenter une polémique stérile sur l’état des relations algéro-française. Des milieux qui depuis quelques mois s’affairent déjà à alimenter un débat insensé sur les accords de 1968 sur l’immigration. Cependant, ce qui suscite l’interrogation sur les intentions réelles de l’Élysée en ce qui concerne le partenariat avec l’Algérie est de voir des ministres de Macron s’associer à ce genre de polémiques. C’est le cas de l’ancien Premier ministre de Macron Edouard Phillipe qui a alimenté la polémique sur les accords sur l’immigration, du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal qui a tourné le débat sur la fraude prestations sociales en France à un déni de droit à la retraite des 300.000 retraités algériens qui ont travaillé en France, et plus récemment la dérive de la ministre française des Affaires étrangères sur l’Hymne national algérien.
Chokri Hafed