Blocage à l’APC d’Annaba : L’ultimatum du wali
Les frictions qui alimentent la grave crise entre le P/APC d’Annaba et les élus a suscité la réaction du wali, Abdelkader Djellaoui, dont les mises en garde étaient quelque peu prévisibles.
Les opposants du P/APC d’Annaba sont, une nouvelle fois, parvenus à mettre leur chef de fil, au pied du mur. En effet, la session ordinaire censée se tenir ce mercredi, a fini par être boycotté par les 26 frondeurs. Une situation qui n’a pas laissé pour autant Abdelkader Djellaoui, wali d’Annaba indifférent. En réaction à la situation de blocage prévalant au sein de l’Assemblée Populaire Communale du chef-lieu de la wilaya d’Annaba, le wali donné un ultimatum de huit jours aux P/APC et aux élus, à compter de la date de la mise en demeure pour accomplir les tâches qui leurs sont assignées conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Selon la source qui nous a confié l’information, la mise en demeure a été transmise au P/APC et aux membres de son assemblée le 21 novembre en cours ; Aux termes de la correspondance, le premier responsable de la wilaya d’Annaba, a évoqué la session extraordinaire du 25 octobre dernier ainsi que la session, ordinaire, du 5 novembre courant, dont les points de l’ordre du jour n’ont pas été approuvés. Suite à cette situation prévalant au sein de l’Assemblée Populaire Communale d’Annaba, le wali met en demeure la composante de cette assemblée afin d’accomplir les tâches assignées conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, faute de quoi et à l’expiration du délai imparti, entreront en vigueur les prérogatives du wali stipulés dans les dispositions des articles 100, 101 et 102 de la loi 11/10 du 22 juin 2011, relative à la Commune modifiée et complétée, a fait savoir notre source. Dans sa mise en demeure, et selon les informations apportées par la même source, le wali a fait savoir que le P/APC sera maintenu temporairement dans son poste pour ‘’assurer la continuité normale des services de l’APC, pour maintenir l’ordre public, pour une prise en charge des préoccupations des citoyens jusqu’à la suppression des différends et le retour normal de l’activité de cette assemblée’’. De son côté, et en réaction à la mise en demeure du wali, Youcef Chouchane a convoqué une session extraordinaire pour le mercredi prochain pour débattre de 77 points inscrits à l’ordre du jour des sessions du 25 octobre et 5 novembre derniers et qui ont été et sont toujours rejetés par la majorité de l’assemblée, en guise de boycott aux activités de l’APC. Il faut rappeler qu’il s’agit de cette énième action engagée par les frondeurs qui, depuis plusieurs mois déjà, affichent un refus catégorique, quant au travail avec l’élu président d’obédience islamique. Youcef Chouchene semble avoir été isolé par ses pairs qui ont refusé l’ordre du jour de la session et ont quitté la salle des réunions, avant que la situation ne dégénère. Selon certains élus affichant une farouche contestation au P/APC de la commune d’Annaba, le même scénario risque de se répéter par le rejet de l’ordre du jour de la prochaine session, par les opposants qui sont majoritaires au sein de l’assemblée. Une manière d’isoler le président de l’APC et le pousser à la démission, lui qui ne veut céder sous aucune pression. Rappelons que l’APC du chef-lieu de la wilaya d’Annaba vit depuis plusieurs mois une grave crise résultant des frictions entre la majorité des élus qui composent l’assemblée et son président, Youcef Chouchane. Ce dernier à qui ont reproche la mauvaise gestion des affaires de la municipalité entre autres. Les 26 élus frondeurs sur les 43 siégeant à l’assemblée, issus de trois formations politiques, le Front El Moustakbel, le RND et le HMS, n’arrivent toujours pas à trouver des solutions et un terrain d’entente. Les élus protestataires réclament purement et simplement le départ du P/APC et l’ouverture d’une enquête pour mauvaise gestion. Ils n’ont cessé de dénoncer son mode de gestion d’une commune de l’importance de la ville d’Annaba. Mais aussi, de nombreux griefs sont reprochés à l’édile, notamment la marginalisation de la composante de l’assemblée communale, dont la moitié des membres de l’organe exécutif manquent à l’appel depuis plusieurs mois.
Sofia Chahine