Washington annonce de nouvelles attaques dans la région : Vers une nouvelle escalade au Moyen-Orient
Washington annonce de nouvelles frappes au Moyen-Orient, après les attaques en Irak, en Syrie et au Yémen. On évoque des mesures « connues » et d’autres « inédites ».
Les Etats-Unis entendent conduire de nouvelles frappes contre les groupes qu’ils accusent d’être liés à l’Iranau Moyen-Orient, au lendemain d’attaques qui ont ciblé 85 sites en Irak et en Syrie et des raids contre 36 cibles liées aux Houthis au Yémen. « Nous entendons mener des frappes supplémentaires (…) », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan dans l’émission « Meet the Press » sur la chaîne NBC. Sur CBS un peu plus tôt, Jake Sullivan a répété, comme l’avait déjà souligné Joe Biden, que les frappes menées en Irak et en Syrie n’étaient que « le début » de la riposte américaine. « Il y aura d’autres mesures, certaines connues, d’autres peut-être inédites », a-t-il dit. « Je ne décrirais pas cela comme une campagne militaire sans fin », a-t-il toutefois nuancé.
Ces frappes ont été largement condamnées comme étant un violation de la souveraineté des pays de cette région. Elles alimentent également les craintes d’une exacerbation des tensions dans le sillage de l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza. L’Iran a d’ailleurs avertit contre les conséquences de la multiplication de ces frappes dans la région. lLe porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a souligné hier au lendemain des attaques américaines contre le Yémen que ces dernières ‘ constituent une violation répétée de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Yémen, ainsi qu’une violation flagrante du droit international ». Kanaani a estimé que « la poursuite d’un tel comportement arbitraire constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales ». Il a souligné que cela « contredit clairement les affirmations répétées de Washington et de Londres selon lesquelles ils ne voudraient pas étendre la guerre et le conflit dans la région ».Le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré que les États-Unis et le Royaume-Uni ‘’continuent de soutenir pleinement les crimes de guerre commis par Israël’’, soulignant qu’à travers »leurs actions militaires au niveau régional, ils œuvraient à pousser vers le chaos, l’insécurité et l’instabilité dans la région ». Il faut que l’exacerbation des tensions dans la région est directement liée à l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza. C’est particulièrement le cas en mer Rouge, où les Houthis ont décidé de cibler les navires israéliens et ceux transitant par l’entité sioniste tant que l’agression contre Ghaza n’aura pas cessé.
Risque de débordement du conflit
Dans l’objectif de protéger son allié sioniste, Washington a monté une coalition internationale pour lancer des raids contre les Houthis, ce qui n’a fait qu’envenimer la situation et finir de complètement perturber le trafic maritime sur cette route commerciale stratégique. Une situation qui confirme d’ailleurs que la gestion de la crise en mer Rouge doit être avant tout associée à un arrêt de l’agression à Ghaza et un règlement du conflit en Palestine. Dans ce sens, le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré que tant que la guerre à Ghaza continue, il est « très difficile de croire que la situation en mer Rouge s’améliorera ». Borrell a averti lors d’une réunion informel des ministres des AE de l’UE que la guerre en cours à Ghaza « risquait de s’étendre à toute la région à moins qu’un cessez-le-feu ne soit conclu ». Borrell a déclaré que la guerre à Ghaza avait créé « un effet domino », le conflit éclatant notamment dans la région de la mer Rouge. « Nous vivons une situation critique au Moyen-Orient, dans toute la région », a-t-il déclaré. » La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, a, elle, mis en garde contre « un risque réel de débordement du conflit ». « C’est une énorme préoccupation. Nous demandons de la retenue, du dialogue et de la diplomatie. C’est la seule façon de calmer la situation au Moyen-Orient », a-t-elle déclaré aux journalistes.
Lyes Saïdi