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Retrait du gouvernement de transition au Mali de l’Accord d’Alger : Washington affiche sa préoccupation

Le département d’État américain a dit « regretter » la dénonciation par les autorités de transition à Bamako de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et se dit préoccupé des conséquences de cette décision sur la stabilité de la région.  « Nous regrettons le retrait du gouvernement de transition de l’Accord d’Alger, qui, s’il avait été pleinement mis en œuvre, aurait assuré une plus grande stabilité pour l’ensemble des Maliens et de la région », a indiqué le porte-parole du département d’État US Matthew Miller, au cours d’un briefing médias tenu jeudi, et dont les propos ont été relayés hier par l’ambassade des USA à Alger. « Nous restons préoccupés par la reprise des hostilités et le risque de retour à la guerre civile entre les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger et le gouvernement de transition », a ajouté Miller. De son côté, Samuel Warburg, porte-parole régional du département d’État américain, a exprimé dans déclaration à Radio Algérie internationale les regrets et les préoccupations de Washington quant aux conséquences de la dénonciation de l’Accord d’Alger par les autorités de transition au Mali. Warburg a souligné que Washington attend des autorités de transition maliennes qu’elles respectent leurs engagements en organisant des élections et en remettant le pouvoir à un gouvernement civil démocratique. Il est utile de rappeler que l’Union européenne a « regretté » la semaine dernière la décision de la junte au pouvoir à Bamako. « Les populations civiles du Nord du pays seront les premières à subir les conséquences de cette décision unilatérale » que l’UE « regrette », a souligné la semaine  la porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. « L’impact négatif que cette rupture pourrait avoir sur l’ensemble des équilibres nationaux et régionaux, alors qu’aucune alternative à l’accord de paix de 2015 n’a encore émergé, est réel », poursuit la porte-parole dans un communiqué.

Ces positions rejoignent celle exprimée par l’Algérie, cheffe de file de la médiation internationale pour le Mali, au lendemain de la dénonciation de l’Accord d’Alger. L’Algérie « prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité »,avait indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.  « Le peuple malien frère doit savoir que des décisions aussi malheureuses et aussi malvenues ont prouvé par le passé que l’option militaire est la première menace à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, qu’elle porte en elle les germes d’une guerre civile au Mali, qu’elle diffère la réconciliation nationale au lieu de la rapprocher et qu’elle constitue enfin une source de menace réelle pour la paix et la stabilité régionales », a-t-il ajouté.

Lyes Saïdi

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