Fabrication des smartphones et téléphones mobile : Trois départements mobilisés pour relancer la filière
Le Gouvernement entend relancer la filière de la fabrication de smartphones et de téléphones mobiles en Algérie à l’arrêt depuis 2019. Cependant, il ne sera plus question de se contenter, comme par le passé, du montage de pièce importées en kit SKD/CKD, mais de créer une filière intégrée avec une véritable valeur ajoutée.
Trois départements ministériels se penchent d’ailleurs sur la question. C’est ainsi que le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun et ses collègues des départements des PTIC et du Commerce, Karim Bibi Triki et Tayeb Zitouni, ont tenu hier après-midi une réunion de travail avec les opérateurs du secteur des industries électroniques en présence du président du Conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula, afin de se pencher sur la question. Une réunion qui intervient, faut-il le rappeler, quelques jours après que le Gouvernement se doit pencher, lors de l’une de ses réunions tenue au début du mois de mars, sur le dossier du développement de la production locale de téléphones portables et de smartphones. Selon un communiqué du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, la rencontre a été tenue hier pour « réguler et organiser le marché des smartphones en Algérie en étudiant la possibilité de développer une industrie locale ». Dans ce contexte, les opérateurs du secteur sont revenus sur les différentes expériences passées dans le montage des téléphones portables dans le cadre des régimes SKD et CKD, tout en mettant en avant l’expérience acquise et les investissements réalisés pendant cette période, et confirmant que les lignes de production étaient prêtes à relancer cette industrie. Il faut dire que Plusieurs opérateurs ont mis en place des unités de montage de téléphones mobiles et de smartphone dans le cadre des régimes douaniers exonérés CKD et SKD, à l’image de Condor, Stream System et d’Iris, suivis d’opérateurs étrangers qui avaient annoncé des projets dans ce sens. Cependant, l’activité dans cette filière a été gelée et les droits de douanes réimposés en 2019, dans la mesure où le montage, tout comme le secteur automobile à l’époque, ne permettaient de mettre en place une filière qui crée une véritable ajoutée. C’est dans ce contexte que l’Exécutif veut relancer aujourd’hui la filière au regard des besoins importants du marché algériens en la matière, en favorisant cependant une industrie qui capitalise sur les ressources existantes mais qui favorise l’intégration nationale. Ainsi, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a mis l’accent sur la nécessité d’inventorier, dans un premier temps, « toutes les ressources disponibles afin de les mobiliser et de coordonner les efforts » pour relancer la filière, tandis que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportation souligné la nécessité de prendre en compte la régulation le commerce extérieur en réalisant une évaluation globale de la filière « afin d’éviter les erreurs passées, en particulier en ce qui concerne l’intégration ».
De son côté, le ministre des Postes, des Télécommunications filaires et sans fil, a souligné que son département ministériel déploie de grands efforts pour moderniser les infrastructures et fournir Internet, insistant sur la nécessité de fournir des téléphones portables pour atteindre l’autosuffisance sur le marché local tout en tenant compte de leur contenu des dernières technologies ainsi que la disponibilité de services après-vente. Il faut dire que selon les derniers chiffres de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques, le nombre d’abonnés à internet mobile a dépassé, au second semestre 2023, les 45 millions, sur les 49 millions disposant d’un téléphone mobile. Un taux de pénétration qui induit une demande importante de téléphones portables et smartphones. Or, depuis le gel de l’activité de montage en 2019 et la hausse des prix des portables importés, en raison des droits de douanes, les Algériens se sont rabattus sur d’autres canaux pour l’achat de smartphones, comme le filière cabas et celle de l’importation individuelle via les colis postaux lesquels alimentent le marché noir. C’est dans ce contexte que le gouvernement s’est récemment penché sur le marché national des smartphones, ainsi que sur les mesures prises pour encourager la production locale de ces appareils. « L’objectif est de soutenir les opérateurs et les investisseurs afin d’établir leurs projets en Algérie et de répondre de façon efficace aux besoins des consommateurs, tout en garantissant la sécurité numérique », avait alors annoncé l’Exécutif dans un communiqué.
Sabrina Aziouez