La Libye s’enfonce dans la crise
Espoir pour une sortie de crise pour la Libye, la conférence de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril en cours a été reportée à une date indéterminée en raison de divisions entre les leaders libyens. Un contexte dans lequel l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily a annoncé sa démission. Celui-ci a d’ailleurs annoncé le report de la conférence de réconciliation lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la Libye. Après la réunion en février à Brazzaville du Comité de haut niveau de l’Union africaine dédiée à ce pays, « il avait été décidé qu’une conférence nationale de réconciliation se tiendrait à Syrte le 28 avril », a rappelé Abdoulaye Bathily. « Je suis désolé d’informer le Conseil du fait que cette conférence a été reportée à une date ultérieure. Les divisions entre les leaders libyens se sont une nouvelle fois manifestées sur ce dossier critique », a-t-il déploré, il avait d’abord assuré qu’il allait travailler pour fixer une nouvelle date mais a finalement décidé de jeter l’éponge. En effet, Abdoulaye Bathily a annoncé hier sa démission, estimant que l’ONU ne peut «agir avec succès» pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent «leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays» plongé dans le chaos depuis le renversement et l’assassinat de Mouamar El-Gueddafi en 2011. «J’ai présenté ma démission au secrétaire général» de l’ONU Antonio Guterres, a déclaré le diplomate sénégalais à la presse à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité. La mission des Nations unies en Libye (Manul) «a fait beaucoup d’efforts ces 18 derniers mois sous ma direction», mais «la situation s’est détériorée», a-t-il noté, dénonçant «le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l’impasse actuelle». «C’est très triste, parce qu’en Libye aujourd’hui, l’essentiel de la population veut sortir de cette galère.» Il a notamment regretté que ses tentatives de répondre aux préoccupations des diverses parties aient été accueillies par «une résistance obstinée, des attentes déraisonnables et une indifférence face aux intérêts de la population».
Chokri Hafed