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Hydrocarbures: Vers le lancement d’un nouvel appel d’offres au 4e trimestre 2024

Mourad Beldjehem, premier responsable d’Alnaft a indiqué il y a quelques mois que le report du lancement d’un nouvel appel d’offres à 2024 a été décidé en tenant compte du contexte mondial.

L’Algérie s’apprête à lancer un nouvel appel d’offres pour l’attribution de licences d’exploration pétrolière et gazière au cours du quatrième trimestre 2024, a indiqué mardi l’agence de presse britannique Reuters citant une source de l’Agence nationale pour le développement des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Bien que cette annonce n’ait pas été confirmée par voix officielle elle pourrait marquer une étape importante dans la stratégie énergétique du pays, visant à attirer de nouveaux investissements dans son secteur des hydrocarbures. Rappelons dans ce contexte que l’appel d’offres, initialement prévu pour 2021/2022, a été reporté pour tenir compte de divers facteurs externes. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, avait d’ailleurs souligné en 2021 que le lancement de cet appel d’offres dépendait de l’évolution des marchés pétroliers et gaziers, des plans d’investissement des compagnies pétrolières et de leurs stratégies énergétiques. Il faut dire que l’intérêt pour les ressources énergétiques du pays reste fort, comme en témoignent les accords préliminaires déjà signés avec des majors internationales telles qu’Exxon Mobil, Chevron, ENI, Occidental, Total et Sinopec au cours des derniers mois. Ces accords préfigurent une participation potentielle de ces entreprises au prochain cycle d’attribution. Dans ce sens, Mourad Beldjehem, premier responsable d’Alnaft, avait précédemment annoncé lors du Salon d’exposition Napec tenu à la fin de l’année dernière que l’Algérie avait déjà conclu six nouveaux contrats d’hydrocarbures dans le cadre de la loi 19-13, auxquels il faut ajouter les signatures récentes d’accords avec les majors américaines Chevron et Exxon. Le même responsable avait également expliqué que le report du lancement d’un nouvel appel d’offres à 2024 a été décidé en tenant compte du contexte mondial.

Le lancement d’un nouvel appel d’offres s’inscrirait ainsi dans le cadre des efforts déployés pour dynamiser son secteur des hydrocarbures. Il vise à exploiter de nouvelles réserves et à maintenir, voire augmenter, la production nationale de pétrole et de gaz. L’Algérie possède des réserves prouvées en hydrocarbures, tout produit confondu (pétrole, gaz, condensat et gaz du pétrole liquéfié), estimées à plus de 4300 millions de tonne équivalent pétrole (MTEP) (soit plus de 12 milliards de barils) dont 55% en gaz naturel. La production d’hydrocarbures, particulièrement de gaz naturel, est en hausse constante. La production de gaz a atteint 136 milliards m3, contre 132,7 milliards m3 en 2022, dont plus de 50 milliards m3 destiné à l’exportation. L’Algérie s’est classée en 2023, à travers Sonatrach, parmi les trois premiers fournisseurs en gaz naturel de l’Union européenne (UE) en exportant 34,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel à travers les gazoducs et 1er pays exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique. L’Algérie entend consolider ses positions sur le marché à moyen-terme et a déployé un important programme d’investissements pour augmenter la production. Le ministre de l’Énergie et des Mines a récemment indiqué que « la stratégie d’investissement tracée par la compagnie Sonatrach vise à porter la production de gaz naturel au cours des cinq prochaines années à 200 milliards de m3 par an, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné d’augmenter le volume des exportations à 100 milliards de m3 par an ».

La décision de lancer cet appel d’offres au quatrième trimestre 2024 refléterait ainsi la confiance dans la stabilité du marché énergétique et dans l’attractivité du secteur algérien des hydrocarbures pour les investisseurs internationaux. Les détails spécifiques de cet appel d’offres, tels que les blocs concernés et les conditions d’attribution, restent à préciser. Cependant, cette annonce devrait susciter un vif intérêt parmi les acteurs du secteur pétrolier et gazier, tant nationaux qu’internationaux, désireux de participer au développement des ressources énergétiques de l’Algérie.

Sabrina Aziouez

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