Promotion des exportations: Vers la révision de la réglementation des changes
La Banque d’Algérie a mis en place comité de réflexion afin d’amender le règlement n°2014-04 du 29 septembre 2014 fixant les conditions de transfert de capitaux à l’étranger au titre de l’investissement à l’étranger par les opérateurs économiques de droit algérien, en vigueur depuis 2004, et le Règlement n°2002-01 du 17 février 2002 fixant les conditions de constitution de dossier de demande d’autorisation d’investissement et/ou d’installation de bureau de représentation à l’étranger des opérateurs économiques de droit algérien dans le but de lever certaines confusions et de mieux accompagner les exportateurs.
Le vice-président de l’association national des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri a déclaré, hier, sur les ondes de la radio nationale chaine III que la mise en place par la Banque d’Algérie d’un comité de réflexion afin d’amender le règlement de change 14/04, en vigueur depuis 2004, et celui de 2002 concerne tous les articles, dont les articles 02 et 03 notamment qui mettaient sur le même pied d’égalité l’investissement et les bureaux de représentation des entreprises à l’étranger, estimant que ces textes fondamentaux doivent ouvrir de nouvelles perspectives aux exportations hors hydrocarbures.
L’invité de la radio nationale chaine III a indiqué que les nouvelles dispositions devront nous amener à atteindre l’ambition d’exporter pour 29 milliards de dollars à l’horizon 2030, ajoutant qu’il est important de lever cette confusion entre le bureau de représentation et l’investissement. Une confusion qui est née du fait des représentations à l’étranger des compagnies Air Algérie et CNAN, qui avaient un caractère commercial, dira-t-il, ce qui qui est anormal, voire un peu exagéré partout dans le monde, un bureau de liaison n’a pas un caractère commercial. Continuant sur sa lancée, il a annoncé qu’il faut se déployer à l’international, estimant que le bureau de représentation est un premier pas avant l’investissement. C’est à travers lui qu’on y va, quelque part, on observe, on recrute un personnel dédié à la prospection des marchés et ce n’est qu’en arrivant à maturité qu’on se lancera ensuite dans l’investissement.
Et d’ajouter : “l’investissement occasionne des transferts importants de devises, mais un bureau de représentation (ou un bureau de liaison) n’a pas un caractère commercial et dont il faut absolument le séparer de l’investissement”. Le vice-président de l’ANEXAL a souligné qu’il y a des entreprises qui ont besoin d’une visibilité si ce n’est qu’à travers ce bureau de liaison, ou un bureau de représentation, à l’image du secteur pharmaceutique qui n’a besoin que d’un délégué médical pour superviser les marchés, proposant au passage la libre initiative à l’exportateur de disposer de 20% de la valeur totale des exportations pour les utiliser dans le cadre de la promotion de ses activités d’investissement.
Plus explicite, Ali Bey Nasri a indiqué que l’investissement à l’étranger est devenu impératif si nous voulons développer nos exportations, notamment vers l’Afrique, où on a besoin de construire un réseau commercial, à l’instar des autres pays, comme la Chine, insistant sur le fait que ce sont les entreprises qui sont en mesure de le faire parce qu’elles maitrisent la création de réseaux pour vendre leurs produits et maitrisent le service après-vente.
Le vice-président de l’ANEXAL reste optimiste quant à l’issue de cette large consultation lancée par la Banque d’Algérie et ce conformément aux orientations du Président de la République pour la révision de la réglementation en vigueur dans le cadre de cette réflexion, avec les organisations patronales.
Et pour cause, l’application des orientations du Président de la République ont entrainée essentiellement la création de deux banques à l’étranger, Algeria Bank au Sénégal (ABS) et Union Bank en Mauritanie (UBM), en l’occurrence, avec des orientations d’aller au Cameroun et vers la Côte d’Ivoire, affirmant que ces banques sont tout à fait prêtes à accueillir les entreprises algériennes.
Ceci dit, Ali Bey Nasri a avisé qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’ABS ou l’UBM couvrent les activités des opérateurs économiques, c’est plutôt ces derniers qui vont y ouvrir des comptes et générer des chiffres d’affaires domiciliés au niveau de ces banques.
Par ailleurs, le vice-président de l’ANEXAL a assuré que cette remise à niveau du règlement 14/04 est nécessaire pour cadrer le rôle de chacun, à savoir l’Etat, les banques et les opérateurs économiques, dans la gestion de l’opération des exportations hors hydrocarbures, sachant que l’investissement en Afrique n’est pas facile, où il y a une sérieuse concurrence, sans oublier que l’assiette des produits destinés à l’exportation est très limitée.
L’invité de la radio nationale chaine III a rappelé, également, que l’opération d’exportation repose sur deux conditions, en l’occurrence pas d’exportation au détriment de la consommation interne et pas d’exportation de produits subventionnés, excepté trois produits dont l’excédent est avéré, à savoir, les produits meuniers, l’huile de soja et le sucre.
Hakim Aomar