Ghaza : L’espoir d’un cessez-le-feu… mais
Après plus de quinze mois d’agression génocidaire sioniste ininterrompue contre Ghaza, les négociations pour un cessez-le-feu connaissent une timide avancée, alors même que l’entité sioniste poursuit ses bombardements meurtriers contre la population civile palestinienne. Si le Hamas fait état de progrès dans les discussions sur certains points essentiels d’un accord potentiel, la réalité sur le terrain témoigne de l’entêtement de l’entité sioniste à refuser à s’engager véritablement dans la voie de la paix. Les pourparlers menés à Doha ont abouti à la présentation d’un projet d’accord. Cependant, l’entité sioniste s’est empressée de démentir l’existence même d’un « projet final », illustrant une fois de plus sa volonté de faire obstacle à toute initiative de paix. Cette posture intransigeante se manifeste alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 46.584 martyrs et 109.731 blessés depuis le début de l’offensive, le 7 octobre 2023. La barbarie de l’occupation se poursuit sans relâche, comme en témoignent les dernières 24 heures au cours desquelles deux nouveaux massacres ont fait 19 martyrs et 71 blessés. L’acharnement contre les infrastructures civiles se manifeste notamment par le bombardement de l’école Salah Ad-Din dans le centre de Ghaza, utilisée comme refuge par des déplacés, faisant cinq martyrs supplémentaires. Ces actes s’inscrivent dans une stratégie délibérée de destruction systématique qui a déjà causé la démolition complète de plus de 161.600 logements et endommagé partiellement 194.000 autres structures. L’ampleur de la destruction est telle que le ministère des Travaux publics palestinien évoque des dizaines de millions de tonnes de décombres, représentant une perte économique directe estimée à 37 milliards de dollars. La situation humanitaire est d’autant plus dramatique que les engins nécessaires au déblaiement ont eux-mêmes été détruits par les bombardements israéliens, tandis que 1,9 million de Palestiniens ont été contraints au déplacement forcé. Cette politique de la terre brûlée s’étend également au Liban, où l’entité sioniste viole quotidiennement l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2023. Les dernières attaques contre Kfar Kila et les raids dans la région de Baalbek s’ajoutent aux 19 violations enregistrées pour la seule journée de dimanche, confirmant la volonté israélienne d’étendre le conflit. Face à cette situation dramatique, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Palestine, Muhannad Hadi, a lancé un appel pressant depuis le nord de Ghaza pour mettre fin à cette guerre dévastatrice. Soulignant l’urgence de protéger les infrastructures civiles et de préserver l’avenir des enfants palestiniens, il rappelle que sans éducation ni soins de santé appropriés, c’est toute une génération qui se trouve sacrifiée. L’issue de cette crise dépend désormais largement de la pression internationale qui pourra être exercée sur l’entité sioniste pour l’amener à cesser son opposition systématique à tout accord de paix. Les prochaines heures seront décisives pour déterminer si les discussions de Doha peuvent aboutir à une trêve tant attendue, mais celle-ci ne pourra se concrétiser sans un changement radical de l’attitude israélienne.
Lyes Saïdi