Le Liban et la Syrie traversent des périodes critiques de leur histoire: L’Algérie fidèle à ses principes solidarité
En cette période de profonds bouleversements au Moyen-Orient, l’Algérie réaffirme avec force son engagement traditionnel aux côtés des pays arabes traversant des périodes de transition.
La tournée effectuée depuis samedi par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, en sa qualité d’envoyé spécial du président Abdelmadjid Tebboune, tant à Beyrouth qu’à Damas, illustre parfaitement cette constance diplomatique algérienne. Au Liban, qui vient de sortir d’une longue période d’incertitude politique avec l’élection du président Joseph Aoun et la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par Nawaf Salam, le chef de la diplomatie algérienne est venu porter un message clair de soutien. Lors de son entretien avec le président Aoun, M. Attaf n’a laissé planer aucun doute: « L’Algérie ne peut que demeurer indéfectiblement aux côtés du Liban ». Le ministre a notamment souligné que le Liban traverse « une phase délicate de son histoire, marquée par le renforcement de ses institutions, la relance de son économie et le rétablissement de la sécurité ». Cette visite a également été l’occasion de remettre au président libanais une lettre personnelle du président Tebboune et d’évoquer le rôle que peut jouer l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, pour accompagner le Liban dans cette période cruciale. Les entretiens menés par M. Attaf avec les plus hautes autorités libanaises, notamment le président de la Chambre des députés Nabih Berri et le Premier ministre Nawaf Salam, ont permis de définir les contours d’une relance de la coopération bilatérale. Les deux pays ont ainsi convenu d’accélérer l’activation de la commission intergouvernementale mixte et d’encourager les échanges entre opérateurs économiques à travers le Conseil d’affaires conjoint. Le Premier ministre sortant Nadjib Mikati a d’ailleurs tenu à « transmettre ses salutations fraternelles au président Abdelmadjid Tebboune ainsi que ses sincères remerciements pour son soutien à la République libanaise, tant sur le plan bilatéral qu’à travers sa qualité de membre arabe au sein du Conseil de sécurité ».
Syrie : une étape charnière
Auparavant, Ahmed Attaf a effectué une visite à Damas. Une escale qui revêt une importance toute particulière dans le contexte actuel de transition politique en Syrie. Reçu par le président de la période de transition Ahmed Al-Charaa, le ministre des Affaires étrangères est venu porter trois messages essentiels de la part du président Tebboune. Comme il l’a expliqué lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien Assad Hassan al-Shaibani : « Je suis venu en qualité d’envoyé spécial du président de la République, chargé de trois missions, dont la première consiste à exprimer, au nom du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, la pleine disposition de l’Algérie à se tenir aux côtés de nos frères en Syrie en cette période délicate et charnière de leur histoire, pour leur apporter l’aide nécessaire dans tout domaine qu’ils jugeront utile afin de permettre au peuple syrien frère de gagner les paris, relever les défis et réaliser les aspirations légitimes qu’il trace pour ce pays frère dans l’avenir ». Cette aide pourrait prendre des formes très concrètes puisque, comme l’a précisé M. Attaf, l’Algérie « est disposée à développer sa coopération bilatérale avec la Syrie, pays frère, notamment en matière d’énergie, de coopération commerciale, d’investissement, d’urbanisme et dans tous les domaines à même de constituer un jalon dans l’édification de la coopération algéro-syrienne ». Le deuxième volet de la mission concernait plus spécifiquement le rôle que peut jouer l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU. Sur ce point, le ministre a rappelé que le président Tebboune l’avait chargé de « faire part de son profond attachement à mettre l’Algérie, en sa qualité de membre arabe du Conseil de sécurité, au service des aspirations de la Syrie pour la réussite de la période de transition et de la reconstruction institutionnelle, constitutionnelle et juridique de la nouvelle Syrie ». Enfin, le troisième aspect de cette visite portait sur la coordination autour des prochains sommets arabes, avec un message fort de conclusion : « La Syrie et le peuple syrien frère bénéficient en Algérie du soutien du frère fidèle et engagé, un frère qui considère le succès de la Syrie comme son propre succès ». Cette tournée diplomatique d’Ahmed Attaf au Levant témoigne ainsi de la continuité d’une politique étrangère algérienne fondée sur des principes constants : soutien aux pays arabes dans les moments difficiles, respect de leur souveraineté et de leurs choix, et engagement concret dans leur reconstruction politique et économique. Une position qui trouve un écho particulièrement favorable tant à Beyrouth qu’à Damas, à l’heure où ces deux pays entament des phases cruciales de leur histoire contemporaine.
Hocine Fadheli
