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Badis Khenissa, expert en relations internationales, à la Radio algérienne: « On assiste à un hold-up de la diplomatie en France »

Dans un contexte de tensions persistantes entre l’Algérie et la France, l’expert en relations internationales Badis Khenissa a livré une analyse éclairante sur l’état actuel des relations bilatérales. Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio Algérienne, l’expert est revenu sur l’entretien récent accordé par le président Abdelmadjid Tebboune au quotidien français L’Opinion, dans lequel le chef de l’État a exprimé ses préoccupations quant à la détérioration du climat diplomatique entre les deux pays. Selon l’analyse de Khenissa, la situation actuelle reflète un dysfonctionnement profond dans la gestion des relations diplomatiques du côté français. « On assiste à un hold-up de la Diplomatie en France par cette extrême droite qui a toute la latitude de venir, à chaque fois, proférer des allégations, voire des fantasmes de l’Algérie française en distillant des contre-vérités à l’opinion française afin de la monter contre l’Algérie », affirme-t-il sans détour. L’expert souligne que ces tensions ne sont pas une fatalité et que « le président français doit s’imposer pour reprendre les choses en main et sonner la fin à la récréation, qui profite à une extrême droite française haineuse qui s’attaque à l’Algérie et tout ce qui la symbolise ». Cette situation préoccupante a été mise en lumière par l’intervention du président Tebboune dans L’Opinion, comme le rappelle Khenissa, qui précise que « le Président est sorti de son silence démontrant qu’il est un président qui affectionne le dialogue, voire le sérieux de l’Etat algérien qui se fasse dans le cadre des règles minima d’Etat à Etat, en ce sens que tout président doit être maitre de sa diplomatie ». Dans son analyse, l’expert met particulièrement l’accent sur l’importance d’une diplomatie responsable et constructive. Il rappelle que « la diplomatie, c’est du sérieux » et que « l’Algérie l’a démontré à maintes reprises sur cette crise latente avec la France, ou avec d’autres pays ».

De Villepin, l’homme de la situation

Face à cette situation, Khenissa identifie une potentielle figure médiatrice en la personne de Dominique de Villepin, qu’il considère comme « l’une des voix raisonnables et éclairées qui peuvent apporter cette sérénité à ce dialogue et contenir cette violence verbale contre l’Algérie et ses symboles ». L’ancien ministre français des Affaires étrangères est décrit comme « l’homme de la situation, voire le seul homme qui peut sauver le ‘cheveu de Mouawiya’ », faisant référence à l’expression utilisée par le président Tebboune dans son interview. Khenissa insiste sur la nécessité d’une médiation encadrée, précisant qu’elle doit être « faite dans un cadre légal, et validée par les deux parties dans un cadre textualisé et adéquat ». L’expert souligne également la portée symbolique de l’intervention présidentielle, qu’il qualifie « aux allures de préavis de rupture » des relations et « un avertissement contre l’extrême droite, haineuse, véhiculant par une horde qui distille un discours haineux dont le projet est de casser cette relation et la détruire ». Il met en garde contre les manœuvres de l’extrême droite française dont le but, selon lui, « est de créer un ennemi commun à l’objet de réorienter cette opinion interne vers cet ennemi, au lieu de focaliser sur les problèmes quotidiens des français ». Khenissa rappelle l’attachement de l’Algérie à « établir des relations bilatérales saines, surtout transparentes et respectueuses », soulignant que c’est précisément « ce respect qui est le point de cet acharnement de l’extrême droite qui s’adonne dans une liberté totale à dénigrer l’Algérie ». Cette analyse intervient dans un moment crucial où les relations entre les deux pays traversent une période de turbulences, marquée par des provocations répétées de certains milieux politiques français envers l’Algérie, notamment les récentes attaques contre la Grande mosquée de Paris. Face à ces défis, l’expert met en avant la nécessité d’un dialogue constructif et responsable, tout en appelant à une prise de position claire de la part des autorités françaises pour mettre fin aux dérives actuelles qui menacent la stabilité des relations bilatérales.

Salim Amokrane

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