Amar Takdjout au Forum d’El-Moudjahid: SNMG, une hausse soumise aux équilibres financiers du pays
La question de la révision du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) en Algérie s’inscrit dans un contexte plus large de dialogue social et de réformes économiques. Cette problématique, qui touche directement au pouvoir d’achat des travailleurs, fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) et des autorités politiques du pays. Invité hier du Forum du quotidien « El Moudjahid », le Secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout, a largement évoqué cette question soulignant que la hausse du SNMG est intrinsèquement « liée aux grands équilibres financiers du pays, au taux d’inflation et au pouvoir d’achat ». Il souligne qu’une telle révision nécessite une « étude approfondie » prenant en compte l’ensemble des critères économiques. Cette position prudente reflète la complexité des enjeux entourant toute modification du salaire minimum, qui doit concilier les attentes sociales avec les réalités économiques du pays. Dans une intervention à la Radio algérienne mercredi, Takdjout s’est montré optimiste quant aux perspectives d’évolution du SNMG, déclarant que « le Président n’est pas insensible à ce problème ». Il a notamment rappelé que le président Tebboune s’est montré « très réceptif » aux revendications exprimées lors du 1er mai 2024, ajoutant sa conviction que « c’est dans l’agenda du Président de revoir le SNMG très prochainement ». Ces déclarations suggèrent une possible évolution positive du dossier, tout en s’inscrivant dans le cadre plus large du dialogue social promu par les autorités.
Hier, le Secrétaire général de l’UGTA a insisté particulièrement sur l’importance d’une approche globale de la protection du pouvoir d’achat. Selon lui, celle-ci ne peut se limiter à la seule augmentation des salaires, mais doit intégrer d’autres mécanismes tels que la maîtrise des prix et la politique fiscale. Cette vision holistique témoigne d’une compréhension approfondie des leviers disponibles pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. L’engagement de l’UGTA dans ce dossier s’inscrit dans une démarche plus large de rénovation de l’action syndicale. Takdjout affirme que « la confiance est la base de l’action syndicale », soulignant l’importance de maintenir un lien fort avec les bases ouvrières à travers une représentation effective et sincère. Il appelle notamment « au changement des mentalités et au rejet des pratiques ayant un impact négatif sur le monde du travail en Algérie », démontrant une volonté de modernisation des pratiques syndicales. L’UGTA aspire ainsi à réformer ses méthodes d’action et à développer l’environnement de travail à travers un « engagement sérieux », lui permettant de se positionner comme une véritable force de proposition.
Soutien au dialogue national réaffirmé
Cette approche constructive se manifeste également dans le soutien apporté par l’UGTA au dialogue national initié par le président Tebboune. Le syndicat « soutient vigoureusement le dialogue national prôné par le président de la République », selon les termes de Takdjout, qui espère voir ce dialogue s’approfondir pour permettre un échange constructif sur l’ensemble des questions politiques et socio-économiques. L’organisation syndicale a d’ailleurs exprimé sa pleine disposition à adhérer à ce dialogue et à le promouvoir au mieux de l’intérêt suprême du pays, considérant cette démarche comme « une démarche civilisée » témoignant de la capacité à débattre des questions nationales de manière à renforcer le front interne et à protéger les intérêts du pays. Dans une perspective plus large, l’UGTA se prépare à célébrer son anniversaire le 24 février prochain. Takdjout a annoncé que cette commémoration prendra une dimension internationale avec la participation de syndicats arabes, régionaux et internationaux, soulignant ainsi le rayonnement de l’organisation et son ancrage dans les réseaux syndicaux internationaux.
Lyna Larbi