À la UneÉconomie

Industrie automobile : Vers la création d’un réseau de sous-traitance

L’objectif principal de cette mise en réseau est d’augmenter le taux d’intégration nationale dans la production automobile et de créer une dynamique favorable à l’investissement industriel.

Le ministre de l’Industrie, Dr. Sifi Ghrieb, a annoncé hier lors d’une réunion avec les acteurs du secteur, tenue au siège de son département, la création d’un réseau national de fabrication de pièces de rechange pour véhicules. Cette initiative vise à réunir l’ensemble des producteurs locaux afin de structurer et développer cette industrie essentielle à l’émergence d’une filière automobile compétitive en Algérie. L’objectif principal de cette mise en réseau est d’augmenter le taux d’intégration nationale dans la production automobile et de créer une dynamique favorable à l’investissement industriel. Dans un premier temps, il s’agit de recenser tous les producteurs nationaux impliqués dans la fabrication de pièces destinées au marché automobile. Une cartographie nationale du tissu industriel concerné sera établie pour structurer cette nouvelle organisation selon deux axes principaux : d’une part, les spécifications techniques des pièces et, d’autre part, la structuration organisationnelle du réseau pour assurer une meilleure coordination entre ses membres.

Parmi les priorités immédiates, la question de l’homologation et de la certification des pièces produites occupe une place centrale. Il est indispensable de garantir la conformité des composants aux exigences des constructeurs automobiles présents ou futurs en Algérie, a souligné dans ce sens le ministre. Pour ce faire, les autorités comptent s’appuyer sur des organismes nationaux et internationaux de certification, ainsi que sur des expertises locales et étrangères. Le ministre a insisté sur le fait que cette initiative s’inscrit dans la stratégie globale du gouvernement visant à encourager l’investissement industriel et à structurer les activités de sous-traitance, notamment celles liées à la production de pièces de rechange.

En vue de faciliter l’émergence de cette nouvelle dynamique industrielle, le ministère de l’Industrie mettra en place un « bureau vert » au sein de son administration. Ce dispositif aura pour mission d’accompagner les entreprises du secteur et d’assurer un traitement rapide des projets industriels structurants. Cette mesure vise à lever les obstacles administratifs et à accélérer le développement de l’industrie automobile locale. Le ministre a souligné que le développement de la production de pièces détachées constitue un préalable indispensable à la consolidation d’une véritable industrie automobile en Algérie. Notons que cette réunion s’est tenue en présence du ministre de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, M. Nourredine Ouadah, ainsi que de plusieurs acteurs économiques et organisations professionnelles liées à la sous-traitance industrielle et à la mécanique.

Par ailleurs, l’engagement des startups et des petites et moyennes entreprises (PME) dans ce projet est vivement encouragé. Actuellement, plus de 200 PME algériennes sont déjà capables d’approvisionner le secteur automobile dans le cadre de la sous-traitance. Toutefois, elles rencontrent encore de nombreux défis, notamment en matière d’accès au financement et de mise à niveau technologique. Dans un entretien accordé à l’APS au mois de septembre dernier,  Kamel Agsous, président de la Bourse algérienne de la sous-traitance, a souligné que la certification des fabricants leur permettrait de moderniser leurs outils de production et d’intégrer des technologies innovantes afin de répondre aux exigences de qualité et de sécurité du secteur automobile.

Hormis le moteur, les entreprises de sous-traitance sont en mesure de fournir l’ensemble des composants automobiles, qui se chiffrent à environ 3 000 éléments, dans un délai de trois à cinq ans, à condition de disposer d’une stratégie industrielle claire et d’un cadre incitatif adapté, avait alors souligné le président de la BAST. Il est donc crucial de disposer d’une vision éclairée sur l’évolution du marché automobile en Algérie, notamment en ce qui concerne les projets des constructeurs pour les cinq prochaines années. Certaines PME locales possèdent déjà le savoir-faire et les capacités nécessaires pour contribuer activement à cette industrie en plein essor, mais elles ont besoin d’un accompagnement stratégique pour adapter leur offre technique et intégrer de nouveaux investisseurs dans le secteur selon des critères bien définis., avait-il plaidé La création d’un réseau national de sous-traitance automobile constitue donc une étape essentielle pour structurer et dynamiser l’industrie automobile en Algérie. En favorisant l’émergence d’un écosystème industriel intégré, ce projet ambitionne de renforcer les capacités de production locales, d’attirer des investissements et de positionner l’Algérie comme un acteur majeur de l’industrie automobile sur le continent africain.

Sabrina Aziouez

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *