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La candidature de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU soutenue par l’UA : Un étape décisive franchie !

En obtenant le soutien de l’Union africaine (UA), l’Algérie a franchi une étape décisive pour devenir membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025. Le devenir de cette candidature devrait désormais se jouer au sein même du Conseil de sécurité.

La décision de l’organisation panafricaine de soutenir l’Algérie est justifiée par les actions ambitieuses au profit de l’Afrique qu’Alger compte mener au sein du Conseil de sécurité. L’Algérie n’a pas eu besoin de mener une grande campagne pour avoir la confiance de l’UA tant son engagement en faveur de la cause africaine ne souffre d’aucun doute.

Ramtane Lamamra a assuré, à ce propos, lors de son allocution prononcée à l’ouverture hier à Oran des travaux de la 9eConférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, inscrite sous le thème « Soutien aux nouveaux membres africains au Conseil de sécurité des Nations Unies dans le traitement des questions de la paix et de sécurité dans le continent africain », que « (…) l’Algérie ne ménagera aucun effort pour défendre et promouvoir les principes de notre Organisation dans l’accomplissement du mandat continental que l’Union africaine lui a confié en entérinant sa candidature » au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le chef de la diplomatie algérienne a expliquéen outre que « face aux grands bouleversements, nous devons défendre les valeurs encore plus fortes d’unité et de solidarité pour renforcer notre autonomie collective, tout en recherchant des partenariats respectueux des droits souverains de l’Afrique dans tous les domaines de la vie internationale ». « Nous nous retrouvons aujourd’hui dans l’objectif de franchir de nouvelles étapes sur notre chemin vers l’accomplissement de la vision panafricaine des Pères fondateurs de notre Organisation, une vision bien articulée dans l’agenda 2063, qui vise une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».

Arguments et ambitions

Par ailleurs, M. Lamamra a fait part de sa satisfaction des progrès réalisés jusqu’à présent en matière d’opérationnalisation des projets phares de l’agenda 2063, notamment en matière d’accélération de l’intégration et du développement de l’Afrique, soulignant qu’« une voix africaine unifiée au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU fait également partie intégrante du projet de ‘’l’Afrique que nous voulons’’ ». Il a indiqué que « l’arrangement A3, qui a pris forme il y a quelques années dans cette même ville (Oran), est devenu particulièrement crucial pour la promotion des intérêts majeurs de l’Afrique dans le processus décisionnel du Conseil de Sécurité de l’ONU ».

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a souligné que « capitalisant sur cette dynamique, l’Algérie ambitionne d’apporter sa contribution à cette entreprise continentale à travers sa candidature à un siège non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies durant la période 2024-2025 et dont le premier et principal objectif est de nous joindre à nos frères africains pour consolider le bloc africain au sein de la plus importante plateforme internationale pour la paix et la sécurité ».

M. Lamamra a indiqué par ailleurs que les Africains sont «fermement convaincus que l’Afrique, qui revendique depuis longtemps une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU pour mettre fin à l’injustice historique qui lui est infligée depuis près de huit décennies maintenant, a le droit de plaider instamment sa cause, tout en soulignant le besoin urgent d’un multilatéralisme inclusif et équilibré pour relever les défis mondiaux de manière effective et efficiente ». Il a relevé que « notre continent, qui a depuis longtemps inscrit le respect du droit international et le non-alignement comme des composantes essentielles de son action diplomatique, a la volonté, la capacité ainsi que la sagesse tant nécessaire pour apporter une contribution positive à l’amélioration des relations internationales ».

Une UA forte et imprenable

Abondant dans le sens de Ramtane Lamamra, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, l’Ambassadeur Bankole Adeoye, présent à cette conférence, a souligné aussi, la nécessité de construire « une Union africaine forte et imprenable avec une politique étrangère unifiée », tout en œuvrant pour surmonter tous les problèmes et défis auxquels est confronté le Continent afin qu’il puisse faire entendre sa voix dans les instances internationales. M. Adeoye a indiqué dans ce contexte qu’il était nécessaire de « réfléchir et d’œuvrer collectivement sur les défis de paix, de sécurité et de développement auxquels est confronté le continent africain et d’échanger les expériences et les enseignements afin d’identifier des voies et moyens plus efficaces pour relever les défis existants ». Pour lui, cette conférence est une opportunité pour les membres actuels et futurs pour avoir une appréciation commune de leur mandat continental et de leurs responsabilités au sein du Conseil de Sécurité. Elle est également, à son sens, « une plateforme d’échanges avec différents responsables internationaux sur les défis actuels de paix et de sécurité auxquels est confronté le continent africain ». « L’UA et tous ses organes doivent travailler pour faire face efficacement aux menaces sécuritaires actuelles et faire taire les armes sur le continent », a-t-il estimé. A ce propos, M. Adeoye a évoqué la nécessité d’assurer des interventions conjointes, cohérentes et coordonnées, et une politique étrangère unifiée qui fasse entendre la voix africaine d’une manière qui réponde aux aspirations des Africains et réalise leurs intérêts.

Pour sa part, le directeur du Centre d’études et de recherche sur le terrorisme de l’Union africaine a affirmé que l’Algérie a joué un rôle pivot dans la résolution des conflits et la recherche de solutions aux différentes crises politiques et sécuritaires en Afrique. A ce propos, il a rappelé que « l’Algérie a réussi à régler de nombreux différends et conflits en Afrique grâce à ses compétences et sa sagesse dans la gestion des conflits liés à la lutte contre le terrorisme, à la sécurité maritime, à la lutte contre la drogue et autres ». Le même responsable a estimé que cette Conférence est une occasion pour évaluer la situation sécuritaire en Afrique et étudier les solutions présentées, notamment celles liées à la lutte contre le terrorisme, à la sécurité maritime et à la lutte contre la drogue.

La 9ème Conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’étale sur 3 jours vise, rappelle-t-on, à renforcer la coopération et la coordination entre le Conseil de paix et de sécurité africain et les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’accomplissement de leurs tâches, notamment pour ce qui est de la défense des positions et des intérêts communs de l’Afrique lors de la prise de décision au Conseil de sécurité des Nations Unies sur les questions de paix et de sécurité relatives au continent. La tenue de cette édition se veut donc un prolongement des éditions précédentes initiées par l’Algérie dans le cadre de son engagement ferme et constant en faveur du soutien de l’action de l’organisation dans les domaines de la paix et de la sécurité et ses efforts inlassables pour promouvoir l’action africaine commune. Cette édition devra aussi passer en revue la question de faire taire les armes en Afrique par le désarmement et le contrôle de la prolifération des armes légères et de petit calibre illégales, ainsi que la lutte contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent, en plus des questions liées à l’imposition et à l’application de sanctions.

Khider Larbi

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