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Ghaza: Le cessez-le-feu plus que jamais menacé

Alors que le mois sacré du Ramadhan a commencé samedi, la situation dans la bande de Ghaza demeure dramatique malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier dernier. Ce cessez-le-feu, qui a mis fin à plus de 15 mois d’agression sioniste contre le territoire palestinien, reste extrêmement précaire face aux violations continues de l’entité occupante.

Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé à Ghaza, le bilan humain continue de s’alourdir même après l’annonce du cessez-le-feu. On dénombre désormais 116 martyrs supplémentaires et plus de 490 blessés depuis le 19 janvier. Ces nouvelles victimes s’ajoutent au bilan déjà catastrophique de 48 388 martyrs et 111 803 blessés recensés depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023. Pas plus tard qu’hier, 4 Palestiniens ont été tués et 6 autres blessés suite à des attaques ciblées menées par l’occupation dans plusieurs zones de la bande de Ghaza. La situation humanitaire se détériore davantage suite à la décision de l’entité sioniste de suspendre l’entrée de toute aide humanitaire dans le territoire assiégé. Cette mesure, qualifiée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) de « violation du droit international humanitaire, de la quatrième Convention de Genève et des résolutions pertinentes des Nations Unies », risque d’avoir des conséquences désastreuses pour une population déjà exsangue. L’OCI va plus loin en affirmant que cette décision « renforce l’état de siège imposé à Ghaza » et « constitue une punition collective et un crime contre l’humanité qui requiert la responsabilité en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale ». Face à cette nouvelle escalade, la communauté internationale multiplie les appels à la raison. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exigé le retour « immédiat » de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza et exhorté « toutes les parties à faire les efforts nécessaires pour éviter un retour des hostilités ». Thomas Fletcher, responsable de la coordination humanitaire de l’ONU, a rappelé que « le droit international humanitaire est clair : nous devons être autorisés à accéder pour fournir une aide vitale et essentielle ». L’Union européenne a également condamné cette obstruction, alertant sur les « conséquences humanitaires désastreuses » qu’elle engendrera et appelant à « assurer un accès complet, rapide, sûr et sans restriction de l’aide humanitaire au profit des Ghazaouis ». Même l’Allemagne, traditionnellement alignée sur les positions de l’entité sioniste, a haussé le ton. Berlin a appelé lundi l’occupant à « lever immédiatement » les entraves à l’aide humanitaire, soulignant que cette demande « correspond également aux exigences de la Cour internationale de justice ». Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a dénoncé avec vigueur cette instrumentalisation de la faim comme arme de guerre, mettant en garde contre « les dangers de la décision de l’armée d’occupation d’empêcher l’entrée de l’aide humanitaire » et « ses conséquences catastrophiques à la lumière de l’aggravation des souffrances des Palestiniens, en particulier pendant le mois sacré du Ramadhan ». Il a appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités pour obliger l’armée d’occupation à faire entrer l’aide dans la bande de Ghaza de manière durable, et l’empêcher d’utiliser la douleur et la faim des Palestiniens comme une arme pour imposer ses conditions politiques ». Malgré ces conditions extrêmement difficiles, l’Office des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) continue tant bien que mal de fournir des services essentiels à la population. L’agence onusienne a annoncé la réouverture de trois centres de santé, portant à neuf le nombre total de points de soins désormais disponibles dans l’enclave. Jusqu’à présent, les équipes de l’UNRWA ont pu procéder à 300 000 consultations, soutenir 19 000 femmes enceintes et post-natales à haut risque, et fournir des soins de physiothérapie à 5 500 personnes.

Escalade en Cisjordanie occupée

Parallèlement à la crise à Ghaza, la situation en Cisjordanie occupée s’aggrave également. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a mis en garde contre les projets sionistes visant à annexer de grandes parties de ce territoire, qualifiant ce projet de « crime majeur » s’inscrivant dans le cadre d’une politique plus large visant à « déplacer les Palestiniens et à détruire les fondements de leur vie et leur présence dans leur patrie ». L’organisation Oxfam a récemment alerté sur les actions de l’occupant en Cisjordanie, où quelque 40 000 personnes ont été déplacées depuis le 19 janvier, jour même de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Ghaza. Face à cette situation, Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a lancé un appel solennel pour que « tous les efforts soient faits » afin de maintenir le cessez-le-feu et éviter de « replonger les gens dans le désespoir ». Elle a souligné que l’accord du 19 janvier « a sauvé d’innombrables vies et offert une lueur d’espoir au milieu de souffrances inimaginables », mettant en garde contre le fait que « tout recul de l’élan créé au cours des six dernières semaines risque de replonger les gens dans le désespoir ». L’Union européenne abonde dans ce sens, rappelant qu' »en cette période, les efforts doivent être plutôt redoublés pour parvenir à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Ghaza », et que « la reconstruction de l’enclave palestinienne doit être la première priorité ».

Lyes Saïdi

Des manifestants bloquent la route menant aux Oscars en Californie en soutien à la Palestine

Des manifestants pro-Palestine ont temporairement bloqué, dimanche soir, la route menant à la 97e cérémonie des Oscars au Dolby Theatre de Los Angeles, en Californie aux Etats-Unis, retardant l’arrivée de nombreux invités à l’événement, pour exiger la «fin du génocide» sioniste contre le peuple palestinien. Au cours de leur manifestation, les protestataires ont scandé des slogans appelant à la fin des agressions sionistes contre le peuple palestinien, selon l’agence de presse palestinienne, Wafa. Un certain nombre d’entre eux se sont rassemblés près du tapis rouge, mais la police locale les a empêchés d’atteindre le lieu de la cérémonie annuelle, la plus célèbre du monde. Lors de leur manifestation, les activistes propalestiniens ont souligné l’importance de transmettre leur message aux «stars d’Hollywood» selon lequel «la question palestinienne ne peut être ignorée», et d’attirer leur attention sur ce qui se passe en Palestine.

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