Économie

Industrie automobile : Accord algéro-chinois pour la production de pièces détachées

Un accord stratégique a été signé lundi entre l’Entreprise nationale de tubes et transformation de produits plats « Anabib » et la société chinoise « Auto Lumiar » pour la production de pièces détachées automobiles. Ce projet de joint-venture, officialisé lundi à Alger sous l’égide du ministre de l’Industrie Sifi Ghrieb, s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de réduction de la dépendance aux importations et de renforcement de la capacité industrielle nationale. Le projet, symbolisant la coopération économique entre l’Algérie et la Chine, vise initialement la production de pièces détachées automobiles sur le site de Reghaia, près d’Alger. La première phase de production se concentrera sur la fabrication de phares et de pare-chocs, avec l’objectif d’élargir progressivement la gamme des composants automobiles produits localement. « Cette initiative jouera un rôle clé dans la réduction de la dépendance aux importations, en fournissant des pièces détachées de haute qualité à des prix compétitifs », a déclaré à l’occasion le ministre de l’Industrie, soulignant les enjeux stratégiques de ce partenariat. Pour Sifi Ghrieb, cette initiative « reflète la politique du gouvernement pour le soutien aux partenariats stratégiques qui contribuent au transfert de technologies et au développement du produit industriel national ». L’objectif est clairement de construire une filière automobile locale compétitive, capable de répondre aux besoins du marché intérieur et, à terme, de s’orienter vers l’exportation.

Les représentants de « Auto Lumiar » ont exprimé leur engagement à transférer leur expertise et leur technologie avancée, considérant ce partenariat comme « un modèle réussi de coopération industrielle entre l’Algérie et la Chine ». Ce transfert technologique constitue un enjeu majeur pour l’industrie algérienne, qui cherche à moderniser ses capacités de production et à monter en compétence.

Le choix de s’associer avec un acteur chinois n’est pas anodin. La Chine est reconnue mondialement pour son expertise industrielle et sa capacité à développer rapidement des infrastructures de production. Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération Sud-Sud, où les pays émergents mutualisent leurs compétences et leurs ressources. Le contexte économique actuel renforce la pertinence de cette démarche. L’Algérie cherche à diversifier son économie et à développer son secteur industriel, traditionnellement dominé par les hydrocarbures. Le secteur automobile représente un levier de transformation économique et technologique particulièrement prometteur. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le ministère de l’Industrie a installé samedi deux commissions dédiées à la structuration de la filière pièces détachées, alors que les pouvoirs publics démontrent leur volonté de mettre en place un écosystème industriel cohérent et compétitif, notamment dans le secteur automobile au moment où plusieurs constructeurs affichent leur volonté d’implanter des unités de production en Algérie. La première commission, dite d’orientation, aura pour mission de définir la stratégie globale et d’assurer la coordination entre les acteurs économiques. La seconde, axée sur les études et l’ingénierie, sera chargée des aspects techniques, notamment la définition des normes et standards de qualité. Ces deux instances travailleront également à l’établissement de critères précis pour mesurer le taux d’intégration nationale dans la production de pièces détachées et de véhicules.

Sabrina Aziouez

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