Hausse de la production de pétrole : L’OPEP+ pourrait « envisager d’autres mesures »

Le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, a déclaré vendredi que le groupe OPEP+ a convenu de commencer à augmenter sa production pétrolière à partir d’avril, mais pourrait revenir sur cette décision par la suite en cas de déséquilibres du marché.

Lors d’un briefing en ligne tenu presque simultanément avec celui de Novak, des responsables du Kazakhstan, qui a fréquemment dépassé les quotas de production fixés par l’OPEP+, se sont engagés à réduire leur production en mars, avril et mai.

Novak a également précisé que la Russie a produit moins de pétrole en février que le quota convenu avec le groupe OPEP+, qui comprend l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés. Huit membres participant à la couche la plus récente de réductions de production de l’OPEP+ ont tenu une réunion virtuelle lundi et ont accepté de procéder à l’augmentation d’avril, la première du groupe depuis 2022. Cette augmentation représente 138 000 barils par jour, selon les calculs de Reuters. Novak a indiqué aux journalistes que le groupe procédera à l’augmentation d’avril, mais qu’après cela, il pourrait envisager d’autres mesures. « S’il y a un déséquilibre sur le marché, nous pouvons toujours jouer dans l’autre sens », a-t-il déclaré. Les prix mondiaux du pétrole ont augmenté de plus d’un dollar le baril après ses commentaires.

Pour rappel, l’OPEP+ va entamer le retour progressif de sa production de pétrole à partir du mois d’avril. Huit pays, dont l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak, le Kazakhstan, le Koweït, Oman et la Russie, ont convenu d’un retour progressif de leurs réductions volontaires de production à compter du 1er avril 2025. Cette décision a été prise lors d’une réunion ministérielle tenue par vidéoconférence et est le fruit d’un examen approfondi de la situation actuelle du marché pétrolier. Elle traduit la volonté des pays producteurs de maintenir un équilibre délicat entre stabilité et flexibilité.

Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a souligné à l’occasion que « cette décision reflète l’engagement des huit pays de l’OPEP+ à adopter une approche responsable afin d’assurer la stabilité du marché pétrolier international ». Il a également précisé que cette stratégie « s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’OPEP+ pour assurer un équilibre durable du marché et préserver les intérêts des producteurs et des consommateurs ».Le plan prévoit une réintroduction progressive de la dernière salve des réductions volontaires soit 2,2 millions de barils par jour, avec une approche prudente qui permet des ajustements selon l’évolution des conditions de marché. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a souligné que ce retour serait « progressif et flexible », tout en maintenant la possibilité de « suspendre ou inverser » cette augmentation en fonction des fluctuations économiques. De son côté, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a publié un communiqué sur son site web, affirmant que les huit pays, « compte tenu des fondamentaux sains du marché et des prévisions positives », ont décidé de procéder à un retour progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils par jour à partir du 1er avril 2025, comme convenu lors de la réunion de décembre dernier. Toutefois, les huit pays ont souligné la nécessité de « maintenir la flexibilité pour s’adapter aux conditions évolutives », soulignant que « cette augmentation progressive pourrait être suspendue ou inversée en fonction des conditions du marché », selon la même source. Pour l’Algérie, cette stratégie se traduit par une projection précise : la production devrait passer de 911.000 barils par jour en avril 2025 à 1,007 million de barils par jour d’ici la fin de 2026. Cette montée en puissance s’effectuera de manière calculée, reflétant l’approche méthodique de l’OPEP+.

Samira Ghrib