Le Président Tebboune dit non aux modèles économiques importés : Mettre fin à l’aliénation économique !
Le président de la République mise sur un modèle économique renouvelée, qui prend en compte les potentialités et les spécificités de l’Algérie sur les plans politique, économique et social.
Abdelmadjid Tebboune souhaite mettre fin à l’aliénation de l’économie nationale que ce soit dans son fonctionnement, mais aussi et surtout dans la conception et la vision de l’économie. Il met ainsi le cap sur les réformes et refuse désormais que l’on s’appuie sur des modèles économiques importés. C’est dans ce contexte que le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) est appelé à jouer un rôle pivot.
Le Président de la République a appelé, hier, à Alger les membres du CNESE à concevoir des recommandations socioéconomiques et environnementales nationales et inédites. Autrement dit, le Président Tebboune compte redonner à cette institution consultative sa place d’antan «d’organe important d’aide à la décision économique». Une image qui rappelle le CNES du temps de feu Mohamed Salah Mentouri lorsqu’il constituait un véritable «laboratoire d’analyses et d’études des politiques socio-économiques du gouvernement et une force de proposition incontestable reconnu par la qualité de ces expertises et recommandations». Intervenant lors de la cérémonie d’installation des membres du CNESE, le premier magistrat du pays a insisté notamment sur le rôle important du Conseil, appelant au passage «ses membres à formuler des recommandations nationales inédites sur toutes questions d’ordre économique, social ou environnemental, et de recourir aux compétences algériennes pour relancer l’économie nationale». Ces orientations économiques changent, selon lui, d’un pays à l’autre, malgré l’existence de dénominateurs communs, expliquant dans la foulée que «les sciences économiques figurent parmi les sciences humaines et sont donc liées à l’homme, aux civilisations, aux comportements, à la formation, aux modes de travail et à la consommation. C’est pourquoi, il n’est pas possible d’imposer une orientation économique à un pays». Citant à titre indicatif certaines expériences économiques de pays européens, comme la Grèce, l’Italie et l’Allemagne, le Président de la République a affirmé que «rien n’oblige d’imposer des idées importées… il faudra, pour ce faire, compter sur des compétences algériennes, au fait de la situation, en mesure de l’analyser et d’y trouver des solutions». Ceci dit, le Président Tebboune n’est pas favorable à l’importation de modèles économiques clés en main tel que réclamé par certains experts ou économistes car chaque pays possède ces spécificités économiques, sociales, culturelles et politiques. Plus explicite, Abdelmadjid Tebboune a souligné l’importance des questions environnementales dans le développement durable, d’où la nécessité de les placer parmi les priorités dans chaque plan ou programme de développement. L’installation des membres du CNESE marque ainsi le lancement de la seconde phase des réformes promises par le président de la République, qui après les réformes politiques compte se pencher sur les chantiers économiques et sociaux. Le président Tebboune saluera d’ailleurs «le rôle du CNESE, constitutionnalisé à la faveur de la révision de la Constitution de novembre 2020 avec l’intégration de la dimension environnementale, et qui se veut un espace de concertation qui permet de cristalliser des outils scientifiques pour consacrer un nouveau modèle économique et proposer des recommandations susceptibles de préserver et de valoriser les acquis sociaux». Le Chef de l’Etat a rappelé, dans ce cadre, son attachement à «la diversification de la composante du Conseil pour représenter les différentes régions du pays et inclure la Communauté algérienne à l’étranger, suivant les normes scientifiques acquises, en intégrant les compétences parmi les femmes et les jeunes de manière à appuyer le capital humain, et ce à travers la proposition de solutions et de recommandations pour promouvoir les politiques publiques». D’ailleurs, il a mis en avant le rôle sensible du CNESE en matière «de débat et de cristallisation des nombreuses idées, outre les recommandations et orientations du gouvernement pour « garantir une meilleure gestion, sans aucun conflit institutionnel». Par ailleurs, l’installation des membres du conseil s’inscrit dans le cadre de la réforme globale des institutions politiques du pays entamée par la Constitution adoptée le 1er novembre 2020, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le CNESE, en passant par l’Observatoire de la société civile, la Cour constitutionnelle, le Conseil supérieur de la jeunesse ainsi que toutes les institutions de l’Algérie nouvelle, a ajouté le Président de la République.
Faiçal Bedjaoui