DébatsL'éditorial

Le siècle de l’imposture

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel ». Umberto Eco, érudit et écrivain italien.

Le pic des contaminations en cette troisième vague de l’épidémie semble être passé et les chiffres communiqués par le ministère de la Santé permettent aujourd’hui d’espérer une régression des contaminations. Cela ne doit pas pour autant permettre un nouveau relâchement, ni d’oublier le risque que fait toujours peser ce maudit virus et son variant Delta qui devient prédominant.

C’est surtout l’opportunité de tirer les leçons de ce qui s’est passé. Cette troisième vague nous apprend à quel point cette pandémie n’est pas prise au sérieux, non seulement par les citoyens, mais aussi par les gestionnaires, notamment au niveau local, qui se sont trouvés, une nouvelle fois, désarmés face à l’ampleur qu’a pris l’épidémie malgré les avertissements des experts du comité scientifique de suivi de la pandémie, et malgré les instructions transmises par l’autorité sanitaire.

C’est aussi l’occasion de se pencher sur l’autre pandémie, celle de la désinformation sur les réseaux sociaux. Celle qui intoxique les esprits de nos concitoyens pour les pousser à ne pas se faire vacciner, à ne pas observer les règles sanitaires et à croire que ce virus est le fruit de l’imagination d’hommes politiques qui poursuivent l’objectif de limiter les libertés. C’est cette même désinformation qui s’évertue à alimenter la peur et la panique, au plus haut de la vague de contaminations. Les réseaux sociaux et leur intox sont devenus aujourd’hui le mal du siècle. Et cela ne concerne pas seulement l’Algérie, mais tous les pays. C’est le lieu de rencontre des imposteurs, de personnes dépressives, en mal de reconnaissance et de célébrité, prêtes à toutes les concussions pour flatter leur égo. C’est aussi le lieu où se mènent les nouvelles guerres qui s’attaquent aux valeurs, au croyances fondamentales et à l’assise des sociétés. Car sur les réseaux sociaux se perd la raison, la logique et la vérité. Seul le buzz compte au détriment de la vérité et des vraies valeurs, y compris la valeur de la vie humaine.

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