Dr. Said Djamel, neurochirurgien : «Le coronavirus peut avoir des effets neurologiques à long terme»
On croit toujours que la pandémie du coronavirus ne peut se manifester que sous les formes déjà connues, comme celles liées à des complications respiratoires, la perte de l’odorat, la fièvre et des diarrhées….
Or, le Covid-19 peut également se manifester sous une forme neurologique. C’est du moins ce qu’a indiqué le docteur Said Djamel spécialiste en chirurgie neurologique au niveau de l’hôpital des frères Boukhachm à Oued El Athmania dans la wilaya de Mila. Selon ce neurologue, des études ont été établies par des équipes médicales, qui lancent un avertissement à travers lequel des cliniciens, des radiologues et des neurologues affirment que cette maladie peut également se manifester sous une forme neurologique.
Selon le rapport établi par ces équipes médicales qui ont passé plusieurs semaines à surveiller la progression de l’infection du coronavirus, ces manifestations neurologiques, s’ajoutent aux lésions cardiologiques, hépatiques, rénales, ophtalmologiques, ORL, dermatologiques récemment décrites.
Selon le spécialiste en neurochirurgie à l’EPH de Oued Al Othmania, « le covid affecte négativement le système nerveux central humain », expliquant sur les ondes de la radio El Hidhab de Sétif que « de nombreuses études ont confirmé que le cerveau des personnes infectées par le virus est significativement affecté par ses différents variants». Et de préciser que « de nombreuses complications ont été enregistrées en raison de la perte de certaines fonctions vitales, même après que les patients atteints soient rétablis en raison de lésions de certaines zones du cerveau ».
Le neurochirurgien ajoute dans le même sens que « la forte fièvre et le manque d’oxygène provoquent des déséquilibres majeurs dans le travail du cerveau, affectant ses fonctions de bases ». C’est en provoquant une diminution et un rétrécissement de la matière grise, dans le cerveau, chez certaines personnes affectées par le covid, « matière qui est responsable de la conscience humaine, qui provoque un déséquilibre dans certaines fonctions cognitives, telles que l’oubli, la perte de concentration, la confusion et le désordre chez les patients infectés par ce virus, même après avoir quitté l’hôpital ».
Le docteur Djamel Said tient à expliquer que « la matière grise est l’un des éléments de base du système nerveux central et est une clé de traitement de l’information et tout déséquilibre de son volume affecte la qualité des fonctions des neurones et de la communication entre eux ». Et d’ajouter que « de nombreuses complications affectent principalement le centre nerveux du tronc cérébral, qui sont responsables des fonctions de bases vitales, notamment l’ajustement du rythme respiratoire et cardiaque en plus de contrôler le niveau de pression artérielle », soulignant que « le coronavirus peut détruire les minuscules vaisseaux sanguins du cerveau ».
Il affirmera que « le manque d’oxygène dans le cerveau des patients atteints de covid provoque de nombreux problèmes qui affectent le système nerveux humain », expliquant que « les neurones ne sont pas comme les autres cellules ; ils ne se renouvellent pas et s’ils sont endommagés ou affectés ils peuvent perdre leur fonction, totalement ou partiellement ». Concernant la perte de l’odorat ou du goût, elle peut selon ce neurologue être définitive ou temporaire compte tenu du degré du dommage subi pour chaque patient, affirmant que le covid « affecte le système nerveux central et provoque des symptômes et des complications qui incluent les vertiges, une altération de la conscience, une encéphalite et même un accident vasculaire cérébral en particulier chez les personnes à haut risque , comme les enfants, les personnes âgées et les personnels de santé ».
Il indiquera qu’ « être rétabli après une infection ne signifie pas que l’on est immunisé à jamais, certaines personnes rétablies continuent de souffrir d’une infection au covid et d’autres symptômes non classiques peuvent apparaitre, ce qui peut laisser des traces plusieurs mois après la guérison comme notamment la fatigue et des symptômes respiratoires et nerveux ».
Il soulignera aussi qu’ « un traitement psychologique et neurologique doit être élaboré pour ceux qui ont contracté le coronavirus à court et moyen termes, afin de les soulager, en particulier ceux qui ont perdu des proches victimes à cause de cette pandémie ».
Concernant la vaccination, le neurochirurgien a appelé les citoyens à se faire vacciner affirmant que « la vaccination est une nécessité absolue pour limiter la propagation du virus et valoriser les efforts des personnels de la santé ».
Boubekeur Amrani