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Un massacre à huis-clos !

L’occupation a fermé le passage de Rafah, le seul qui permettait jusque-là l’acheminement de l’aide humanitaire, au moment où elle lancé une offensive terrestre sur cette zone qui abrite plus d’un million et demi de réfugiés palestiniens. Plus aucun convoi d’aide humanitaire ne peut entrer à Ghaza alors que le poste-frontière de Karam Abou Salem a lui aussi été fermé. Une situation qui fait craindre le pire aux instances onusiennes et organisations humanitaires qui s’attendent à un massacre à huis-clos.

Le porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Jens Laerke, a annoncé en effet annoncé hier dans un communiqué la fermeture du poste-frontière de Rafah après que l’armée d’occupation en ait pris le contrôle lors d’une attaque terrestre contre la ville de Rafah.

Pour la première fois depuis 2005, des chars de l’occupation ont pénétré, hier matin, dans la partie orientale de « l’axe de Philadelphie » séparant la bande de Gaza et l’Égypte, après avoir pris pris le contrôle du passage frontalier de Rafah coupant l’accès pour l’aide humanitaire au territoire palestinien assiégé.

Laerke a expliqué que le poste-frontière de Rafah est actuellement sous le contrôle de l’armée d’occupation et que le passage est fermé dans les deux sens. Et d’ajouter que l’Onu n’est plus présente au point de passage. Il a ajouté que le poste-frontière de Karam Abou Salem est également fermé et que les deux principaux passages pour acheminer les aides humanitaires à Ghaza sont actuellement fermés.

Le responsable onusien a également souligné que l’armée d’occupation a ignoré tous les avertissements sur les conséquences de la fermeture du poste-frontière de Rafah et de l’attaque terrestre sur Rafah pour les civils et les opérations humanitaires dans la bande de Ghaza. Le porte-parole de l’OCHA a souligné que le manque d’électricité met en danger la vie des civils palestiniens et contribue aux coupures de tous les moyens de communication.

La situation fait craindre le pire alors que l’ONU a déjà averti à plusieurs reprises qu’une invasion de Rafah conduirait à un véritable bain de sang. L’occupation semble clairement s’être préparée à perpétrer à un massacre à huis-clos dans la bande de Ghaza assiégée, coupée du monde, alors que l’entité sioniste ne permet plus aux représentants de l’ONU de s’y rendre.

Dans ce contexte, le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, a exprimé hier lors d’une conférence de presse à New York sa profonde préoccupation face à l’escalade des forces d’occupation à Rafah, la qualifiant d’’’erreur stratégique, de calamité politique et de cauchemar humanitaire’’.

Soulignant l’importance cruciale de la réouverture des points de passage de Rafah et de Karam Abou Salem, qui sont des bouées de sauvetage vitales pour l’aide humanitaire à Gaza, António Guterres a appelé à ce qu’ils soient ‘’rouverts immédiatement’’.

L’appel de Guterres

‘’Rafah est l’épicentre des opérations humanitaires à Gaza’’, a-t-il déclaré, avertissant que tout assaut généralisé contre Rafah aggraverait la situation humanitaire déjà désastreuse, et pourrait provoquer une famine et exacerber les souffrances.

Le responsable en chef de l’Onu a exhorté le gouvernement de l’entité sioniste ‘’à arrêter l’escalade et à s’engager de façon constructive dans les discussions diplomatiques en cours.’’ « Il serait tragique que des semaines d’activités diplomatiques intenses en faveur de la paix à Ghaza n’aboutissent à aucun cessez-le-feu. Aucune libération des otages. Et à une offensive dévastatrice à Rafah », a-t-il déclaré.

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a affirmé que l’interruption de l’approvisionnement en aide au passage de Rafah affecterait la réponse humanitaire dans la bande de Ghaza assiégée. Selon le bureau humanitaire des Nations unies (OCHA), une attaque sioniste à Rafah mettrait en danger la vie de centaines de milliers de personnes et porterait un coup dur aux opérations humanitaires de l’ensemble de l’enclave. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a mis en garde, lui aussi, contre une « catastrophe » dans la bande de Ghaza si l’entité sioniste menait une opération militaire à grande échelle dans la ville de Rafah. L’Afrique du Sud a été prompte à réagir en se déclarant « horrifiée » et « surprise » par l’annonce des forces sionistes « de la nécessité d’évacuer Rafah immédiatement par la force » en prévision d’une nouvelle agression. Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a appelé, mardi, à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza pour éviter une nouvelle « catastrophe humanitaire ». Depuis le 7 octobre, l’entité sioniste mène une agression barbare ayant fait environ 113.000 martyrs et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10.000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine.

Lyes Saïdi

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