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Élections locales : Vers le ralliement de l’opposition

Les prochaines élections locales seront probablement marquées par la participation de la quasi-totalité de formations politiques, y compris celle des partis du pôle démocratique. Alors que les candidatures ont été ouvertes et que les partis conservateurs et islamistes s’affairent déjà à préparer leurs listes, à retirer les formulaires et à collecter les signatures, des partis du camp de l’opposition démocratique affichent aujourd’hui leur disposition à prendre part aux prochaines joutes électorales. Le FFS, qui doit trancher la question demain lors de la réunion de son Conseil national, semble acquis à la cause de la participation. Pour sa part, le Parti des travailleurs a affirmé, hier, dans un communiqué, se préparer à cette échéance, même s’il précise que la question devra être débattue au sein de la base militante du parti. L’argument pour justifier la légitimité de la participation est le même pour les deux formations. Une participation aux locales est motivée par la nécessité de siéger au sein des assemblées directement impliquées dans la gestion quotidienne des préoccupations des citoyens. Elles s’appuient aussi sur la nécessité de réoccuper le terrain et de mobiliser politiquement les citoyens. C’est dans ce contexte que le parti du défunt leader charismatique, Hocine Ait Ahmed, réunira demain son Conseil national avec à l’ordre du jour la situation politique, les préparatifs du prochain congrès et de la commémoration du 58e anniversaire de la création du parti mais aussi les prochaines élections locales qui se tiendront le 27 novembre prochain. Si les trois premiers points, s’inscrivent dans la logique d’une vie partisane normale, celui relatif aux prochaines élections est, par contre, perçu comme le point le plus important. Il est évident qu’à travers l’installation « officieuse » de commissions chargées de la collecte des candidatures dans l’option d’une participation aux prochaines élections locales, la décision de participation que prendra l’instance nationale ce week-end permettra de formaliser une participation qui semble avoir l’aval de la direction du parti, tout comme de la majeure partie de la base militante. C’est du moins ce qui ressort des propos tenus par quelques membres du Conseil national du FFS qui  se disent respectueux des procédures et règlements internes à leur parti, à travers lesquels, seul le Conseil national demeure souverain dans ses décisions qu’elles soient relatives à une participation à des élections ou autres, affirmant néanmoins que « la tendance lourde au sein de cette instance est en faveur de la participation ». Certains d’entre eux nous ont même confié avoir pris la décision de postuler à des postes d’élus locaux (APC/APW), allant jusqu’à nous révéler qu’ils sont actuellement dans la phase de collecte de signatures auprès des citoyens. Néanmoins et malgré cet assentiment pour la participation, des résistances persistent au sein du parti, qui ont pour objectif de mettre en péril ce quasi-consensus  que la direction du FFS devra gérer. Certains anciens élus, qui ont quitté le parti pour des différends qui les opposent à l’actuelle direction, comptent rééditer le scénario de l’avant 12 juin en appelant à un rassemblement au siège national du FFS afin de forcer la main à ses membres du Conseil national de voter en faveur du boycott des prochaines élections locales, comme ils ont réussi à le faire pour les élections législatives de juin passé. Car, il faudra rappeler que jusqu’à la dernière minute les membres du Conseil national, réunis quelques semaines avant les législatives de juin dernier, étaient, dans l’écrasante majorité, en faveur de la participation si ce n’était l’intrusion d’anciens élus et militants au sein du siège national, obligeant cette formation politique à revoir sa position en optant malgré elle, en faveur du boycott. C’est ce que redoutent les membres du Conseil national du FFS, craignant à travers ces appels, un remake du scénario  de juin passé, même si cette fois, certains responsables de cette formation politique se disent déterminés à aller jusqu’au bout en faisant tout pour que la rencontre prévue pour ce week-end ne soit pas chahutée comme elle fut celle intervenant à la veille des élections législatives. Pour sa part, le Parti des travailleurs a ouvert la porte à une participation aux prochaines locales. Dans un communiqué publié hier, la formation dirigée par Louisa Hanoune a indiqué que la question a été débattue au cours de la dernière réunion du Comité central. Une question qui devra être soumise au débat au sein de la base militante du parti, « en tenant compte des développements qui se produiront dans le pays ». Le PT a néanmoins affirmé que conformément à ses « traditions », le Comité central a décidé d’engager le processus juridique lié à la préparation des élections. Il a également justifié une possible participation aux élections par le fait que « contrairement aux deux Chambres du parlement, qui dans le cadre du système de gouvernement actuel constituent le lien ou le médiateur pour faire passer les politiques de l’Exécutif, les Collectivités locales, notamment les assemblées populaires communales, ont un rapport direct avec la vie des citoyens qui peuvent interpeller les élus locaux et se mobiliser pour adresser leurs revendication ».  Il a également considéré qu’une participation aux élections est une question à « caractère tactique n’affectant pas les principes du parti, son indépendance vis-à-vis du système, du système de gouvernance et de l’autorité en place ». Et c’est dans ce sens que le Comité central a confié au Bureau politique « la mission d’encadrer le débat et d’assurer la réalisation des objectifs fixés dans les domaines politique et organisationnel ».

Boubekeur Amrani 

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