DébatsLa Chronique

De l’urgence au repos éternel

Aux urgences de l’infectieux de l’hôpital El Kettar, on se croirait vraiment à El Kettar, enfin l’autre là où c’est plus organisé et où il ne faut pas montrer patte blanche pour se faire admettre. Il suffit juste de mourir après avoir été mal reçu aux urgences de l’hôpital. L’accueil que vous réservera l’équipe de techniciennes de surface et quelle surface, mes Aïeux, vous enlèvera toute envie de tomber malade ! Vous saurez même éviter le covid-19 et toute sa bande. Et puis après avoir bravé le méchant regard des « TS », si vous avez de la veine et beaucoup d’audace pour aller toquer à la petite porte juste à côté de l’entrée, un jeune toubib, enfermé dans ce qui lui sert de cabinet et fier de son stéthoscope vous intimera l’ordre de ramener d’abord une lettre de recommandation. « Ici, on ne travaille pas comme ça, on ne reçoit pas les malades que sur recommandation ! » vous rappellera-t-il. Mais alors, comment travaille-t-on face à un malade ? Et puis, c’est quoi des urgences hospitalières ?  Si le mec a pris son temps pour décrocher le sésame et être reçu aux urgences, ce n’est plus des urgences, c’est un rendez-vous pour les urgences ! A ce moment-là, le malade tombe sous le coup de la préméditation d’une urgence médicale. Et là ce n’est plus normal dans un pays où tout le monde, y compris les hospitaliers, crie à se déchirer les cordes vocales « Yetnahaw gaa » ! Mais alors qui sont tous ces « gaa », qu’est-ce qu’un malade et c’est quoi une urgence ? Dans tous les cas, je préfèrerai mille fois aller directement à l’autre El Kettar, là où c’est plus humain, plus clément et surtout sérieux ! Aller, vive-moi et Yetnahaw gaa !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *