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La classe politique réagit aux propos de Macron : Une condamnation unanime

Les propos du président français Emmanuel Macron ont provoqué et continuent de provoquer des réactions d’indignation et de condamnation en cascade au sein de la classe politique nationale. Des déclarations qui n’ont pas tardé à faire sortir de leur silence des partis qui estiment que Macron a outrepassé les lignes rouges.

Ainsi, dans une déclaration rendue publique, le Rassemblement national démocratique (RND) a vivement condamné les déclarations du président français qu’il a qualifiées de d’irresponsables les propos « émanant d’un président qui a échoué dans sa mission envers le peuple français et qui a échoué à jouer un rôle dans tous les processus de règlement des conflits qui agitent le monde ». Pour le RND, « le président français s’inscrit en dehors du cours de l’histoire d’un peuple qui a déjà entamé son chemin vers le changement et sa volonté d’instaurer des relations d’égal à égal avec tous ses partenaires ».

Le parti président du RND, Tayeb Zitouni demande d’ailleurs aux pouvoirs publics de procéder à la révision de tous les Accords bilatéraux signés avec la France dont notamment les accords économiques qui devront être signés avec d’autres partenaires dans un cadre gagnant-gagnant. Le Rassemblement national démocratique appuie les décisions souveraines prise par le président de la République et se tient prêt à soutenir d’autres éventuelles mesures qu’il prendra.

Pour sa part, le Front de libération nationale a indiqué que les propos d’Emanuel Macron sont « le reflet d’une haine refoulée contre l’Algérie ». Le communiqué du FLN ajoute que la France n’est pas encore parvenue à se débarrasser de son complexe de pays colonisateur vis-à-vis de l’Algérie qui est aujourd’hui un pays jouissant de sa pleine indépendance et de sa totale souveraineté acquises grâce au sacrifice d’un million et demi de ses enfants. Le FLN a estimé que le président français, obnubilé par les prochaines présidentielles françaises, tente de séduire le courant de l’extrême droit.

Pour sa part, le Mouvement El Bina a, via son président Abdelkader Bengrina, a jugé que le président français verse dans « l’hystérie électoraliste ». « Nous exprimons notre rejet total de l’atteinte la souveraineté nationale et de l’ingérence dans les affaires algériennes. Les Algériens font la distinction entre leur ennemi et leur ami. Nous condamnons fermement l’exploitation politique de la communauté algérienne dans les campagnes électorales, négligeant ses droits et portant atteinte à ses valeurs », a-t-il affirmé dans un communiqué où il fait remarquer que « Macron veut nous exporter ses problèmes et l’échec de son gouvernement, qui n’a réussi qu’à créer des tensions, après l’échec de son gouvernement  sur le plan interne et externe », citant  « le dernier en date qui est la crise des sous-marins français ».De son coté, le MSP d’Abderrazak Makri a qualifié les propos du président français d’ingérence irresponsable et de provocation dangereuse qui touche à l’histoire et aux symboles du peuple algérien. Les déclarations de Macron, pour le MSP, « mettent à nu la réalité des relations algéro-française et les prétendus amitié et respect mutuels d’une France qui porte en réalité une haine pour l’Algérie ». Le parti de Makri préconise de cesser l’utilisation de la langue française dans les administrations ainsi que la généralisation de l’utilisation de la langue arabe ainsi que l’établissement de relations avec d’autres partenaires.Enfin, le parti Front El Moustakbal a par la voix de son président Abdelaziz Belaïd, attribué l’attitude du président français à un « manque de maturité politique » ajoutant que les déclarations de ce dernier sont « une agression préméditée contre un Etat souverain ». Soulignant la nécessité d’être « impitoyable avec ceux qui touchent à l’unité de la nation et des institutions. C’est une ligne rouge », Belaïd note que les propos de Macron sont l’expression d’une « une profonde haine » et rappellent « l’incapacité du colonisateur d’effacer l’identité et l’unité des Algériens pendant plus d’un siècle ».

Enfin, l’ancien diplomate et ex-ministre de la communication, Abdelaziz Rehabi, a déploré que des propos d’un président français puissent descendre à un si bas niveau et de propos électoralistes en prévision des prochaines présidentielles françaises. Pour Rahabi, les Harkis sont considérés comme des personnes qui ont collaboré avec l’ennemi et leur image en Algérie ne diffère e, rien à celle portée par la majorité des Français ainsi que tous les Européens qui voient du même œil les personnes qui ont collaboré avec les Nazis. Pour l’ancien diplomate l’identité algérienne est bien affirmée et remonte aux origines de la Numidie, notant que « l’Algérie n’a pas construit son récit national sur les maux du colonialisme ». L’Algérie, ajoute-t-il, « n’est pas le résultat d’une domination coloniale mais plutôt le résultat de luttes constantes contre la domination par la force. L’Algérie est unie dans sa diversité et c’est ce qui caractérise les grandes nations », a-t-il conclu.

Akli Amor

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