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Révision de la grille des salaires de la fonction publique : Vers une hausse de 50% du point indiciaire

Le projet de loi de finances pour 2022 doit formaliser les mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat des ménages algériens, notamment la baisse de l’IRG, mais aussi et surtout l’augmentation du point indiciaire qui doit permettre la hausse des salaires dans la fonction publique. On évoque ainsi une augmentation de 50% du point indiciaire.

Le Conseil des ministres a examiné dimanche l’avant-projet de la loi de finances (APLF) 2022, présenté par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane. Ce projet de loi qui sera soumis, selon nos sources, la semaine prochaine aux deux chambres du parlement, a prévu notamment une amélioration des indicateurs de la performance de l’économie nationale à la faveur des réformes opérées et des mesures incitatives prises, soulignant la nécessité de prendre toutes les dispositions pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. A ce titre, il a prévu une réduction de l’impôt sur le revenu global (IRG) et une hausse du point indiciaire dans le calcul des salaires des fonctionnaires de la Fonction publique. Ce point indiciaire fixé, actuellement, à 45 DA devrait connaitre, selon nos sources, une augmentation de plus de 50% pour atteindre 80 DA. Ce qui impliquera, selon la même source, une révision de la grille des salaires du personnel de l’administration publique et ceux des différents services publics telle qu’annoncée par le Premier ministre lors de la présentation du plan d’action du gouvernement au parlement. Une augmentation qui sera calculé, désormais, sur la base d’un point indiciaire de 80 DA et qui variera d’un fonctionnaire à un autre suivant sa rémunération et son grade actuel.

Une mesure destinée à répondre aux revendications des syndicats, qu’ils soient autonomes ou affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens, sans pour autant mettre en péril les équilibres budgétaires.

Il est utile de rappeler dans ce contexte que les syndicats autonomes à l’image du Snapap de la Fonction publique revendiquent une hausse de 100% du point indiciaire qu’ils veulent porter à 90 DA.

Pour sa part, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a réclamé, selon nos sources, une hausse de 150% du point indiciaire soit 200 DA. Ce qui semble, selon les spécialistes, difficile à satisfaire si l’on tient compte de la conjoncture économique actuelle, caractérisée par une diminution du niveau des réserves de change du pays et la persistance des effets de la pandémie du Covid-19 dont le poids a été supporté essentiellement par le budget de l’Etat. Il s’agit aussi de prendre en compte l’impact de telles mesures sur l’inflation. Il serait également utile de s’interroger sur le risque d’effet d’entrainement de telles mesures sur le secteur économique, dans la mesure où des négociations sur la grille des salaires ont été engagées dans certaines entreprises publiques économiques, comme c’est le cas à la SNTF.

Mais, l’annonce de ces nouvelles mesures intervient au moment ou plusieurs syndicats autonomes ont réclamé au gouvernement «l’adoption d’actions fortes pour faire face à la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen suite à la hausse des prix alimentaires et des biens de consommation sur le marché national». Aussi, ces mesures vont engendrer une hausse des salaires des fonctionnaires de la fonction publique avec un effectif global de près de 2 millions de salariés, qui demeure «le parent pauvre de la politique salariale de l’Etat». Par ailleurs, ces mesures sont initiées dans un contexte de reprise progressive de l’activité économique avec un prix du baril du pétrole de 80 dollars et la stabilisation de la situation sanitaire et épidémiologique du pays.

Faiçal Bedjaoui

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