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Produits alimentaires de base : Réduire les importations de 2 milliards de dollars

Le développement d’une industrie agroalimentaire parfaitement intégrée, et adossée à une agriculture qui s’ouvre aux cultures stratégiques est l’axe prioritaire du gouvernement de la feuille de route mise en place pour garantir la sécurité alimentaire et réduire la facture à l’import des produits de base -Céréales, huiles et sucre- de 2 milliards de dollars à l’horizon 2024.

Dans ce contexte, les politiques destinées à réduire les importations des huiles brutes occupent une place centrale dans le plan d’action lancé par le gouvernement. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a effectué une visite de travail hier dans la wilaya de Jijel qui l’a mené à l’unité de production d’huiles alimentaires Nutris. L’unité en question qui appartenait aux frères Kouninef et qui a été récupérée par l’État doit permettre de couvrir l’essentiel des besoins nationaux en huile de table et aliment de bétail. C’est dans ce sens que cette unité industrielle en construction et dont le taux de réalisation a atteint les 70 % sera réaffectée au patrimoine du secteur public, le groupe Madar Holding en l’occurrence, pour mettre fin au monopole de l’import. Selon un communiqué du ministère de l’Industrie, l’unité Nutris qui comprend des lignes de trituration des graines oléagineuses le soja précisément, doit couvrir 50% des besoins nationaux en huile de table et 70% des besoins en aliments de bétail. Une unité qui doit s’appuyer sur un réseau de sous-traitants et d’activités connexes, mais aussi et surtout sur une culture locale du soja. Dans ce sens le ministère de l’Industrie indique que l’usine dispose d’une capacité de traitement annuelle de 1,9 million de tonnes de soja, ce qui permettra de réduire la facture à l’import des huiles brutes à hauteur d’un milliard de dollars.

Cela entre dans le cadre d’une démarche plus globale favorisant la transformation d’intrants agricoles produits localement. Ainsi, en sus du projet qui gravite autour de l’unité industrielle Nutris, le segment de la production des huiles de table s’appuie déjà sur un développement massif de la culture de colza et qui a déjà permis à des transformateurs nationaux d’investir dans l’intégration à l’image du groupe privé La Belle.

Dans ce sens le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a indiqué hier que les objectifs de son secteur versent dans le développement des cultures stratégiques dans l’objectif de réduire la facture à l’import de 2 milliards de dollars à l’horizon 2024. Supervisant l’ouverture des travaux d’une rencontre organisée sous le thème « pour un investissement attractif et durable » ayant regroupé les investisseurs en présence d’un nombre des membres du Gouvernement, Abdelhamid Hemdani a indiqué que le secteur compte sur le développement de la culture des produits céréaliers,  les oléagineux,  les fourrages et la betterave sucrière. Il a ainsi précisé que le secteur a entamé la mise en œuvre de larges programmes, dont la production de l’huile de colza qui a concrétisé 16.000 quintaux lors de 2021, la production du maïs à travers une superficie atteignant 25.000 hectares, ainsi que le développement de la culture du blé dur dans les lieux.le ministre a affirmé que son secteur « a pu, malgré les difficultés induites par la crise sanitaire de la Covid-19 et la sécheresse, réduire les importations de 435 millions de DA, grâce aux projets et aux programmes entamés sur le terrain ».Selon M. Hemdani, l’Algérie a été classée par des organisations internationales, « comme le seul pays stable en Afrique et au Maghreb arabe, sur le plan alimentaire, au même niveau des Etats européens et d’Amérique, en réduisant le taux de famine à moins de 2,5% pendant l’année en cours ».Le ministre a affirmé, dans ce cadre, le souci des Pouvoirs publics à assurer plus de facilitations et de moyens aux investisseurs, notamment à travers les Offices de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes, ce qui aide les investisseurs à mettre en œuvre leurs projets dans les meilleures conditions.M. Hemdani a appelé les investisseurs, le patronat et les porteurs de projets à contribuer au développement de ce domaine vital qui leur assure les moyens de la croissance.Selon le ministre, le secteur agricole contribue à hauteur de 12,4% au Produit intérieur brut (PIB), avec une valeur de production équivalente à 25 Mds USD et emploie 2,6 millions de main d’œuvre.Selon M. Hemdani, le secteur compte mettre en place davantage de règles qui permettent de libérer les initiatives et d’encourager les investissements à travers différentes réformes structurelles, dont la création d’un office de développement de l’agro-industrie saharienne, le renforcement de la transparence, la garantie de l’égalité d’accès au foncier agricole et la création d’un site électronique dédié aux régions concernées par les investissements au profit des opérateurs.

Samira Ghrib

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