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L’octroi du statut d’observateur à l’entité sioniste soumis au sommet de l’UA : Un refus pour préserver l’unité africaine

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra continue toujours son périple diplomatique en Afrique. Un périple durant lequel il a multiplié les messages sibyllins en direction de la France, du Maroc et de son nouvel allié, Israël. La dernière halte du chef de la diplomatie algérienne fut à Addis Abeba (Ethiopie) ou il a participé aux travaux de la 39e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA). Cette manifestation a permis au ministre Lamamra de réaffirmé «l’engagement de l’Algérie à préserver l’unité des rangs en Afrique et à défendre les principes et les valeurs prônés par les fondateurs de l’organisation continentale», invitant ses homologues à préserver «l’UA de la division et de la discorde, à faire prévaloir l’intérêt collectif et à remédier aux erreurs commises qui seraient préjudiciables à l’esprit de solidarité et d’unité au sein de l’union». Un message politique qui s’apparente, selon les spécialistes, à un appel du cœur afin de barrer la route à ceux qui veulent mettre «l’Afrique sous l’emprise de l’entité sioniste en lui octroyant un statut de membre observateur» malgré le véto des principaux pays membres de l’UA. Une démarche qui ne fait pas consensus au sein de cette organisation continentale. Et pour cause, la question controversée de l’octroi du statut d’observateur à Israël sera soumise au prochain sommet des chefs d’Etat de l’organisation panafricaine prévu en février 2022. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a exprimé son souhait que «ce sommet marquera un sursaut salutaire d’une Afrique digne de son histoire». Aussi, Ramtane Lamamra a souligné que «le débat de plusieurs heures que les ministres africains des affaires étrangères viennent d’avoir sur la question controversée du statut d’observateur accordé à Israël par Moussa Faki a mis en évidence une profonde division des Etats membres de l’Union africaine». Et d’ajouter : «les ministres du courant majoritaire qui ont conscience que la crise institutionnelle engendrée par la décision irresponsable de Moussa Faki tend à rendre irréversible la division du continent, ont accepté de soumettre la question au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu au mois de février prochain».

Le soutien affiché du Makhzen à l’entité sioniste

Plus explicite, le chef de la diplomatie algérienne a déclaré : «il faut donc espérer que le sommet marquera un sursaut salutaire d’une Afrique digne de son histoire et ne cautionnera pas une cassure irrattrapable», qualifiant de regrettable que «la proposition du Nigeria, élaborée avec l’Algérie, tendant à restaurer immédiatement le statu quo ante n’ait pas été acceptée par une minorité activiste représentée par le Maroc et quelques-uns de ses proches alliés dont la République Démocratique du Congo (RDC) qui a assuré une présidence particulièrement partiale de la séance». Et de préciser, dans ce contexte, que «les nombreux pays qui, comme l’Algérie, se sont opposés à la décision malencontreuse et dangereuse du président de la Commission de l’UA ont défendu l’intérêt suprême de l’Afrique qui s’incarne dans son unité et celle de ses peuples». Continuant sur sa lancée, Lamamra a relevé que «les plaidoiries de l’Afrique de Sud et de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en faveur de la juste cause du peuple palestinien ont mis opportunément en perspective l’atteinte grave portée par la décision de Moussa Faki au patrimoine historique de lutte de l’Afrique contre le colonialisme et l’apartheid».

En ce qui concerne les autres thèmes abordés lors de la session du Conseil exécutif de l’UA, Lamamra a insisté sur la nécessité de «rationaliser les dépenses de l’organisation pour éviter une trop grande dépendance vis à vis des partenaires et donateurs internationaux dans le financement des activités de l’organisation continentale». Ramtane Lamamra a rappelé lors du débat sur le rapport du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), les efforts de l’Algérie en matière de lutte contre la pandémie du coronavirus, saluant le lancement de la production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie. Il a souligné que l’Algérie est prête à contribuer, autant que possible, à la satisfaction des besoins de ses pays frères africains.

Faiçal Bedjaoui

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