DébatsL'éditorial

L’ère de l’imposture

« Si quelqu’un vous dit qu’il est autre moyen de faire fortune que par le travail et l’économie, fuyez-le, c’est un imposteur. », Benjamin Franklin.

Le département de Kamel Rezig a débusqué pas moins de 6.000 importateurs fictifs. Un chiffre qui donne le tournis, mais qui ne représente, selon le propos du premier responsable du secteur du commerce que la partie émergée de l’iceberg. D’ailleurs, il le souligne au terme de l’opération d’assainissement qu’il mène. Il ne restera que quelque 9.000 opérateurs légitimes dans le secteur du commerce extérieur.

On le savait, le secteur du commerce extérieur ou l’import-import, comme on le nomme familièrement, était infesté par la gangrène de la fraude et de l’imposture. Une gangrène qui a coûté très cher au contribuable et qui a lourdement grevé les réserves de change. Mais cela est révélateur d’un phénomène plus grave qui affecte la bonne marche de l’économie nationale et de la société.

Aux faux importateurs s’ajoutent les cohortes de faux commerçants, de faux entrepreneurs, de faux investisseurs, de pseudo-hirakistes, éditeurs et sites d’information tout aussi fake, pour ne citer que ceux-là, qui nous inondent aussi de fake news. Tous contribuent à l’imposture, et tous alimentent la résistance au changement et entretiennent la contre-révolution. Car l’imposture s’est longtemps nourrie de la rente, de la gabegie et de la corruption.

Nous le savons,il y a aujourd’hui une levée de boucliers pour faire barrage aux réformes proposées. Nous voyons ceux-là mêmequi plaidaient pour la levée des subventions s’opposer aujourd’hui, comme par magie, aux mesures de réforme progressive des subventions généralisées, au nom d’intérêts étroits. Le fait est que la réforme s’attaque aux niches d’enrichissement illégitimes et affectent de gros intérêts individuels, pour mettre en place des règles de fonctionnement assises sur la transparence, la concurrence loyale et la justice. Il y a un prix à payer pour la réforme, et il doit être payé par les parasites qui vampirisent l’économie nationale et la société depuis des décennies. La finalité, ne l’oublions pas, est le bien collectif.

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