Pétrole : Les cours remontent
Les cours du pétrole rebondissaient légèrement hier dans un marché toujours inquiet de voir la demande dépasser l’offre.Vers 10H45 GMT, le prix du baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en janvier gagnait 0,38%, à 82,36 dollars.À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre prenait 0,28% à 81,11 dollars.Malgré une légère baisse des prix ces dernières semaines, les cours du brut restent proches de leurs sommets atteints fin octobre, et s’inscrivent toujours en hausse de près de 60% pour le Brentet de plus de 65% pour le WTIdepuis le début de l’année.En pleine reprise de la demande après les confinements imposés par la pandémie de Covid-19, « le marché reste tendu », note Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank: « la Russie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont écarté une hausse marquée de leur production ».Ces membres clefs de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses dix alliés) confirment donc la stratégie d’augmentation mesurée, quitte à voir les prix s’envoler.Mais dans son rapport mensuel, l’AIE note mardi que la production repart aux États-Unis, tirant en hausse les extractions mondiales. »Le marché pétrolier mondial reste tendu selon toutes mesures mais un répit dans les hausses des cours pourrait être à l’horizon », estime l’agence dans son rapport mensuel. »Contrairement aux espoirs exprimés à la COP26 de Glasgow, ce n’est pas parce que la demande décline mais plutôt en raison de la hausse de laproduction de pétrole », précise-t-elle. Les cours se sont jusqu’à présent appréciés avec le redémarrage de l’économie mondiale, tandis que l’offre des pays producteurs restait restreinte. Le baril a pris quelque 20 dollars entre la fin août et la mi-octobre, avant d’atteindre un plateau ces dernières semaines autour de 80 dollars. Mais la donne a changé et la production « augmente déjà », note l’AIE: elle a ainsi progressé de 1,4 million de barils par jour (mb/j) en octobre – dont la moitié grâce à la reprise de la production américaine – pour atteindre un total de 97,7 mb/j.Encore 1,5 mb/j supplémentaires sont attendus en novembre et décembre, là encore avec l’offre américaine, et ce, même si l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés temporisent face aux appels à augmenter plus vite leur offre. Côté demande, l’AIE a laissé ses perspectives quasi inchangées pour cette année et 2022, attendant une progression de 5,5 mb/j et 3,4 mb/j respectivement. L’appétit pour l’or noir se renforce avec la consommation d’essence et le retour du trafic aérien international permis par la réouverture des frontières de nombreux pays. Mais cela est tempéré par « de nouvelles vagues de Covid en Europe, une faible activité industrielle et des cours du pétrole plus élevés », note l’AIE.
Chokri Hafed