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Maroc : Les manifestations se multiplient dans plusieurs villes

Les mouvements de protestations se multiplient au Maroc pour dénoncer d’un côté la dégradation des conditions sociéconomiques, le chômage endémique, les mesures antisociales du gouvernement Akhannouche, et de l’autre la normalisation avec l’entité sioniste.

C’est ainsi et à la veille de la visite du ministre de la Défense de l’entité sioniste, Benny Gantz aujourd’hui et demain au Maroc  que le Front marocain de soutien à la cause palestinienne et contre la normalisation a appelé à un sit-in de protestation aujourd’hui devant le parlement à Rabat, pour exprimer son rejet de cette visite.

Le Front a exprimé son rejet de la visite de Benny Gantz, ministre israélien de la Défense à Rabat, mercredi et jeudi, dans le cadre du plan de normalisation en cours, appelant toutes les instances qui soutiennent la cause palestinienne et rejettent la politique de normalisation, tous les militants et le grand public à exprimer leur refus de recevoir le « Boucher de Gaza » dans le Royaume à travers la forte participation au Sit-in de protestation. Pour sa part, le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Maroc (SNESUP) a dénoncé l’accélération de la normalisation entre les universités marocaines et leurs homologues de l’entité sioniste, relevant que « cette démarche est en train d’ouvrir grandes les portes aux criminels de guerre en vue de propager leur culture, sous prétexte des échanges et visites académiques ». Selon le Syndicat marocain, « cette normalisation n’a d’autres objectifs que celui de casser l’immunité historique de l’université marocaine contre le sionisme et de salir sa réputation ». « L’université marocaine demeurera fidèle à ses positions et ses principes en faveur de la cause palestinienne et de toutes les causes justes et refusera toute initiative de normalisation avec l’entité sioniste sous toutes ses formes », a ajouté le SNESUP, dénonçant « ceux qui œuvrent en catimini dans les médias ou financièrement dans le but de renforcer et généraliser la normalisation avec l’entité sioniste ».

D’un côté, c’est sur le front social que les mouvements de protestations se radicalisent. Depuis le 27 octobre, les Marocains se donnent rendez-vous pour manifester contre le pass sanitaire. Le week-en dernier des manifestations ont secoué la ville de Fès afin de dénoncer la misère, le chômage et les conditions sociales difficiles. 

Par ailleurs, les manifestations estudiantines ont gagné d’autres villes marocaines dont Marrakech, où des centaines d’étudiants de l’université El Kadhi-Ayadh sont descendus dans la rue pour protester contre les conditions posées par le gouvernement pour participer au concours de recrutement dans le secteur de l’éducation. Les protestataires qui ont commencé à marcher à partir de la faculté des droits et des sciences juridiques vers l’Académie régionale de l’éducation et de l’enseignement, ont scandé des slogans dénonçant avec force les conditions posées récemment par le ministère de l’Education, tels que: « Révoltez-vous les jeunes contre les dirigeants du pays », « Liberté, dignité, justice sociale », ou encore « Le peuple veut l’annulation de la présélection ». Le gouvernement marocain a fixé à 30 ans, l’âge maximal pour participer au concours de recrutement dans le secteur de l’éducation, une décision qui a suscité une vague de protestations au sein de plusieurs universités à travers le royaume, exigeant son « annulation » par le ministère de tutelle. La ville de Fès a déjà connu un mouvement de protestations similaire appelant à l' »annulation » des conditions de la présélection et de l’âge, fixées par le ministre de l’Education, une décision qui exclut, selon les contestataires, les titulaires de Doctorat et de Master.  A Meknès aussi, des dizaines de manifestants ont appelé le gouvernement à « annuler » les deux conditions et à assurer l’égalité des chances pour tous. Le ministre marocain de l’Education, Chakib Ben Moussa, avait déclaré à la presse marocaine que le ministère n’avait nullement l’intention de revenir sur sa décision qu’il juge « légale », alors que des experts et des juristes estiment que cette mesure constitue une « violation de la Constitution » et « ne garantit pas l’égalité des chances pour tous », au moment où le taux de chômage a grimpé parmi les jeunes au Maroc. La semaine dernière c’était les enseignants contractuels qui manifestaient contre leurs conditions socioprofessionnelles et leur maintien dans une situation de précarité. 

Chokri Hafed

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