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Maroc : La protestation populaire ne faiblit pas

Malgré la violente répression du Makhzen, les Marocains continuent à battre le pavé dans un vaste mouvement de protestation contre les conditions socio-économiques et la normalisation avec l’entité sioniste et pour demander le départ pur et simple du régime marocain. Une effervescence qui risque de monter d’un cran, alimenter notamment par la corruption et le mépris affiché par le Gouvernement et son chef Aziz Akhannouche. 

Largement relayée par les médias sociaux, des informations révélées par le journaliste opposant Ali Lemrabet enfoncent le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouche dans l’univers marécageux de la corruption qui gangrène le royaume chérifien. Lemrabet affirme en effet que la société Afrique Gaz détenue par Akhannouche est sur le point de signer un accord avec la société britannique Sound Energy spécialisée dans l’exploration de pétrole et de gaz. Un accord, explique-t-il, dans un Tweet, qui bénéficiera à la société du chef de gouvernement marocain, rappelant à la même occasion que cette société britannique a été au centre d’un conflit avec les services marocains des impôts et a fini par être exonérée grâce à l’intervention du gouvernement marocain.

Cette affaire scabreuse, doit-on le noter, intervient alors que le Maroc se trouve sur le volcan des conditions sociales dégradées dans lesquelles se trouvent le peuple marocain. Devant une révolte sociale grandissante qui risque d’exploser à tout moment, le gouvernement marocain semble en complet déphasage avec la réalité. « Inflation, pass vaccinal, salaires: la protestation collective gagne le royaume marocain, révélant la gravité des inégalités sociales engendrées par un régime autoritaire qui s’accapare les richesses du pays tout en prétendant œuvrer pour son développement », écrit, dans un article publié sur le média en ligne Middle East Eye. Aziz Chahir, docteur en sciences politiques et enseignant-chercheur à Salé (Maroc). Celui-ci explique que « depuis plusieurs semaines déjà, les protestataires dénoncent l’imposition du pass vaccinal (lié au Covid-19) mais aussi la cherté de la vie. Il faut dire que la flambée des prix des denrées alimentaires de base suscite un mécontentement social qui se manifeste sporadiquement, ici et là, partout où des cyber activistes tentent de briser la loi du silence pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie ». Aussi, évoquant les risques considérables de montée de la contestation, le chercheur marocain affirme en effet que « l’aggravation de la crise socioéconomique au Maroc va certainement attiser la protestation sociale qui monte, notamment à cause de la cherté de la vie engendrée par une inflation sur les produits de base et les hydrocarbures. D’ailleurs, ajoute Aziz Chahir, des corps de métiers se mobilisent déjà dans le royaume afin de faire entendre leur voix auprès des décideurs. Des sit-in s’enchaînent, rappelant aux gouvernants que le mécontentement des populations est devenu insupportable, et dénonçant l’indifférence du nouvel exécutif et l’interventionnisme du pouvoir dans les affaires publiques. Une contestation qui est déjà en cours dans plusieurs secteurs névralgiques. Les étudiants de la Faculté des lettres et des sciences humaines et de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, de la ville de Tétouan ont décidé, dans une nouvelle escalade, de boycotter les cours pendant une semaine et de mener une grève générale pour protester contre la décision du ministère de l’Education relative au plafonnement, à 30 ans, de l’âge de candidature aux concours d’enseignement. Une contestation, explique leur syndicat, qui sera accompagné d’autres formes de protestation sous le slogan « pour la défense des acquis historiques du mouvement estudiantin et de la préservation de la valeur de nos diplômes universitaires ». Parmi les demandes urgentes formulées par les contestataires figure ainsi « l’annulation immédiate de la décision ministérielle qui prive notre peuple de son juste droit à la fonction publique », ainsi que « la libération immédiate des détenus politiques au Maroc, à l’instar de Fatima Zahra Ould Belaid ».

Enfin, notons que cette situation délétère est également décriée par l’organisme marocain nommé Autorité nationale pour l’intégrité, la prévention et la lutte contre la corruption qui a révélé dans son rapport que les secteurs de la santé et de l’éducation sont les plus gangrénés par le phénomène de la corruption au Maroc, qualifiant d' »inefficaces et ne répondent pas aux normes de transparence et de contrôle », les « mesures exceptionnelles prises par le gouvernement afin de lutter contre ce fléau ». 

Akli Amor

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