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Jeux olympiques d’hiver Pékin-2022 : Washington et ses alliés usent du boycott diplomatique

Au mois de février prochain, la Chine accueillera les Jeux olympiques d’hiver. Un évènement qui intervient, désormais, dans des circonstances particulières, avec un « boycott diplomatique » des pays de l’alliance indo-pacifique. 

Ce mouvement a été déclaré par les Etats-Unis, lundi dernier, et suivi, hier, par l’Australie. Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a annoncé que son pays n’enverra aucun représentant à Pékin, en raison « d’un désaccord avec la Chine sur un certain nombre de questions ». Seulement, il est utile de préciser que cette décision ne concerne pas les athlètes, lesquels ne seront pas empêchés de participer aux Jeux. Un peu plus tard dans la journée d’hier, c’est la Grande Bretagne qui va dans le même sillage, avec une annonce faite par son premier ministre, Boris Johnson.  Ces deux décisions interviennent au lendemain de l’annonce par les Etats-Unis de leur « boycott diplomatique » au nom de « la défense des droits humains », plus particulièrement la situation au Xinjiang que Washington considère comme « un génocide de la minorité ouïghoure ». Ce mouvement n’a pas laissé la Chine les bras croisés, puisque la réplique a été immédiate. Pékin affirme que « les Etats-Unis paieront le prix de leur mauvais coup ». Le Comité international olympique (CIO) affirme qu’il respecte ce boycott diplomatique et se réjouit que cette décision « politique » ne remette pas en cause la participation des sportifs.  

Notons que ce boycott intervient quelques semaines après l’annonce du partenariat militaire AUKUS entre Washington, Londres et Melbourne, lequel entre dans le cadre de la relance par l’administration Biden de l’axe indo-pacifique destiné notamment à contenir l’influence de la Chine, avec laquelle Washington s’est lancée dans une confrontation. 

Le boycott d’évènements sportifs pour des raisons politiques n’est pas une première pour cette édition. Cela avait commencé en 1956, lors des JO de Melbourne, qui avaient fait face à un triple boycott : L’Egypte, l’Irak et le Liban refusent de participer après l’intervention militaire du Royaume-Uni au Canal de Suez. S’en sont suivis des boycotts des Pays-Bas, de l’Espagne et de la Suisse se retirent des Jeux après l’intervention soviétique en Hongrie. Ceci, avant que la Chine n’imitent ces pays pour protester contre la participation de Taïwan. En 1976, toujours à Melbourne, 22 pays d’Afrique boycotté les JO, en guise de protestation contre la participation de la  Nouvelle-Zélande. Dans les années 80, les tensions entre les Etats-Unis et l’Union soviétique sont très fortes. Les deux pays sont en pleine guerre froide et souhaitent organiser les Jeux. Moscou accueille les Jeux de 1980 et Los Angeles ceux de 84. Les Etats-Unis et une vingtaine de pays boycottent les JO organisés dans la capitale soviétique. En réponse, l’Union soviétique et ses alliés boycottent ceux de Los Angeles.

Abderrahim Mahious  

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